Avec sa nouvelle distillerie, le Domaine des Hautes Glaces va pouvoir tripler sa production.
La filiale du groupe Rémy Cointreau, le Domaine des Hautes Glaces dans le Trièves, devrait avoir lancé la production de ses whiskies dans son nouvel équipement d’ici le printemps 2020. Un programme qui permettra à cet acteur haut de gamme du marché, de tripler à terme sa production et de consolider sa filière biologique locale de production de céréales.
Dans le cadre du développement de son activité, le Domaine des Hautes Glaces va transférer son unité de production de whiskies du col Accarias sur la commune de Saint-Jean-d'Hérans en Isère vers un nouveau site, au hameau du Château à Cornillon-en-Trièves, à moins de 5 minutes en voiture du précédent. La distillerie, rachetée à la fin 2016 par le groupe Rémy Cointreau, va démarrer les premiers essais en février ou mars 2020 et rouvrira sa boutique au public pour l’été prochain.
Tripler la production d'alcool
Ce projet aura nécessité la construction sur le nouveau site d’un bâtiment accueillant les ateliers de fermentation et de distillation, un atelier d'embouteillage, un chai de vieillissement ainsi que la nouvelle boutique. Il permettra d'augmenter le niveau de l'activité et la capacité maximale de production d’alcool pur avec les cinq alambics prévus, soit 39 hl par jour. Dans les faits, selon le fondateur et dirigeant de la distillerie Frédéric Revol, Le Domaine Hautes Glaces produira en vitesse de croisière environ « 300 tonnes d’alcool pur », soit près du triple de ce que la distillerie sortira d’ici la fin 2019.
Un stock de 500 fûts
L’investissement s’inscrit dans un contexte commercial et marketing très particulier. La société vend depuis maintenant trois ans un peu plus de 12.000 bouteilles chaque année de whiskies haut de gamme et se trouve « en rupture de stock » à chaque fin d’exercice. Une stratégie voulue et conditionnée aussi par la nécessité de constituer un stock pour des singles malt vieillis. La distillerie dispose déjà d’un stock de 500 fûts qui représentent un volume potentiel conséquent – un fût équivaut à environ 300 bouteilles – mais dont le coût financier est important. Ce capital en devenir rend l’équilibre financier de la société fragile.
Rémy Cointreau décisif pour l'investissement
L’arrivée de Rémy Cointreau a permis au Domaine des Hautes Glaces de passer à la vitesse supérieure. Et c’est en partie sur la base de ce projet réfléchi par l’équipe initiale que le groupe français de spiritueux, alors en phase de diversification de son portefeuille sous l’impulsion de Valérie Chapoulaud-Floquet, son ancienne directrice générale, a investi dans la marque et une activité « gourmande financièrement. » Mais cette marque sort du lot en France et sans doute dans le monde car elle a été créée sur la base d’un concept global et local de fabrication biologique.
Renforcer la filière agricole de montagne
Le Domaine des Hautes Glaces est conçu dès le départ comme une ferme distillerie avec, aux côtés de Frédéric Revol, deux agriculteurs biologiques ; Ailloud Perraud et Christophe Barret. La matière première, seigle orge et surtout malt, est produite sur place dans le Trièves. Trois agriculteurs produisaient pour la distillerie et ce nombre a été porté progressivement à 14 afin de répondre à l’évolution de la production d’alcool. « Associer de nouveaux agriculteurs dans le cadre d’une filière agricole de montagne, c’est ce qui est important », martèle Frédéric Revol.