Le fabricant japonais de produits cosmétiques Kose va développer une petite partie de sa R & D et de ses tests à Lyon.
En 2017, de nombreux investissements étrangers ont fait l’actualité. C’est l’autre face de la mondialisation qui, à l’aune des emplois créés ou sauvegardés, est présentée avec fierté par les agences économiques comme Business France, Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises pour la Région ou Aderly à Lyon.
Le portugais Renova qui va créer une vingtaine d’emplois en investissant à nouveau dans son usine de Saint-Yorre (Allier) ; le norvégien UMS, leader mondial des systèmes d’alerte à la population, qui ouvre sa filiale française sur le Parc industriel de la Plaine de l’Ain ; l’américain Kenzen qui finalise son implantation française à Grenoble pour développer, avec le CEA-Leti, ses capteurs analysant la sueur ; le fonds allemand Mutares qui rachète les activités poids lourds de Plastic Omnium en Ardèche ; ou encore le belge Koramic qui acquiert l’entreprise de carrelages Cerabati, sauvant ainsi 87 emplois en Haute-Loire… En 2017, Auvergne-Rhône-Alpes, tout comme la France dans son ensemble, a été très attractive à l’échelle internationale (1) : elle a accueilli 154 projets d’investissement étrangers (extensions et créations) représentant 4.373 emplois créés ou maintenus, soit une croissance respective de 29 % et 20 % par rapport à l’année 2016.
Auvergne-Rhône-Alpes concentre 18 % des investissements étrangers en R & D déployés en France
La région garde ainsi son rang national : 2e en ce qui concerne le nombre d’opérations et 3e pour les emplois (après l’Ile-de-France et les Hauts-de-France). Elle est très bien positionnée sur les projets de recherche, avec 18 % de l’ensemble des investissements étrangers en R & D déployés en France. Mais sans surprise, la disparité est forte entre les anciennes régions (142 projets en Rhône-Alpes et 12 en Auvergne). Et la concentration forte : le Rhône (Métropole de Lyon comprise) a accueilli à lui seul 72 projets, soit 47 % de tous les projets aurhalpins !
Europe et Etats-Unis
Quant à l’origine des capitaux investis, la lecture est double. Tout comme à l’échelle nationale, les Etats-Unis sont en tête des pays investisseurs dans notre région, en nombre de projets (23, juste devant l’Allemagne à 22 puis l’Italie, la Suisse, le Canada et le Royaume-Uni). Mais l’Allemagne est loin devant en nombre d’emplois (997 contre 594 pour les Etats-Unis). Et l’Europe prise dans son ensemble, une échelle plus pertinente, se place alors nettement devant les Etats-Unis (88 projets contre 36).
Quant à la Chine, qui a notamment signé dans la Loire le rachat de Saira Seats par KTK (112 emplois maintenus) et totalise huit projets, elle n’est pas encore l’ogre annoncé. Alors certes, le pillage de nos technologies évoqué récemment à Pékin par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, qui veut renforcer le contrôle des acquisitions étrangères en France, est une vraie question. Mais la Chine n’est peut-être pas la seule concernée.
(1) Auvergne Rhône-Alpes Entreprises : « Les investissements directs étrangers en Région en 2017 ».
Cet article a été publié dans le numéro 2329 de Bref Eco.