Cédric Denoyel, dirigeant de Capsa.
Véronique Vedrenne
Créée il y a quatre ans, la société Capsa fait la démonstration de la pertinence d’un concept industriel nouveau en France : la transformation et la réutilisation des conteneurs maritimes.
Découpés, isolés, équipés (électricité, eau…), aménagés, les conteneurs traités par Capsa deviennent alors des bâtiments modulaires à destination de l’événementiel, de l’industrie, du logement social ou étudiant. Le logement qui, d’ailleurs, représente 60 % de l’activité de la société.
Une commande du ministère de l'Intérieur
Capsa livrera ainsi prochainement à l’établissement pénitentiaire de Saint-Martin-de-Boulogne, 47 conteneurs reconstruits qui seront autant de cellules pour prisonniers en semi-liberté. Cette commande du ministère de l’Intérieur s’est élevée à près d’1 million d'euros. Les cellules ont exigé, bien sûr, le respect d’un cahier des charges très strict en matière de sécurité.
D’autres projets sont en cours de signature. Ainsi, en région parisienne, une commande de 44 containers devrait être livrée en septembre pour un centre sportif. Pour un usage similaire, 18 logements sociaux, équipés d’un lit et d’un coin cuisine, pourraient être installés pour le compte d’un acteur public savoyard.
Logements d'urgence
Les conteneurs reconfigurés de Capsa peuvent également constituer une réponse aux besoins en logements d’urgence : l’an dernier, la société avait livré quarante de ses modules au camp de migrants de la Porte de la Chapelle à Paris. Mais, si l’on en croit Cédric Denoyel, dirigeant-fondateur de l’entreprise, les services préfectoraux sont souvent difficiles à convaincre.
Quoi qu’il en soit, après quelques années de mise en route, à la fois industrielle et commerciale, l’entreprise est en phase de décollage : son chiffre d’affaires 2016 s’est élevé à 5,5 millions d’euros, en croissance de 90 % sur l’année précédente. Les prévisions de Cédric Denoyel avoisinent les 7 millions d’euros pour 2017.
La société, dotée d’une usine de 5.500 m2 à Meyzieu, en région lyonnaise, emploie trente personnes. Un effectif composé d’un bureau d’études de huit personnes dont deux ingénieurs consacrés à la R&D.