Le compresseur, au cœur de l’innovation de Boostheat.
A Vénissieux, une partie du site de Bosch a entamé sa reconversion, après l’arrêt de plusieurs activités. Le lieu fait l’objet d’un vaste plan de revitalisation sous la houlette de la Métropole de Lyon qui veut en faire un campus abritant une nouvelle génération d’entreprises industrielles.
Forte de son histoire industrielle, Lyon entend s’inscrire dans le mouvement French Fab* lancé en octobre par le ministre de l’Economie, Bruno Lemaire et symbolisé par un coq bleu (le rouge, lui, était celui de la French Tech). Bonne nouvelle, l’industrie n’est plus un gros mot en France !
Première opération à Vénissieux, donc : l’accueil de Boostheat, une start-up qui suscite beaucoup d’espoir. Née à Nîmes en 2011 après des années de R & D, incubée à l’Ecole des Mines d’Alès, Boostheat a été accueillie à bras ouverts quand l’un de ses dirigeants d’origine lyonnaise est venu frapper à la porte de la Métropole.
La jeune société propose d’industrialiser la fabrication d’une chaudière thermodynamique destinée au logement et au tertiaire, reposant sur une technologie de rupture. Brevetée, celle-ci divise par deux la consommation de gaz par rapport aux meilleures chaudières actuelles.
Objectif : 90 M€ de CA en 2020
L’entreprise a déjà levé 30 millions d’euros (11 millions en fonds propres, aides de Bpifrance et de la Région) et accueilli à son capital le distributeur suisse Holdigaz ainsi que le groupe gazier belge Fluxys. Ses perspectives sont ambitieuses : aujourd’hui composée de 40 salariés dont 30 chercheurs et ingénieurs, l’équipe de Boostheat est annoncée à 300 personnes en 2021.
Les lignes d’assemblage des compresseurs et des chaudières seront bientôt prêtes, dotées des meilleurs standards (traçabilité par QR code et RFID, robots). Et les premières ventes sont prévues l’été prochain en France, avant d’autres pays (Allemagne, Belgique, Autriche, Suisse). La direction vise les 7.000 chaudières vendues en 2020 pour un chiffre d’affaires de 90 millions d’euros, et 30.000 chaudières à terme !
50 anciens salariés de Bosch repris par Boostheat
L’arrivée de Boostheat à Vénissieux est exemplaire. C’est d’abord le passage de témoin entre un groupe industriel majeur, dont les efforts pour atténuer les effets sociaux de son retrait sont à souligner (BoostHeat doit recruter, à terme, près de 50 anciens salariés de Bosch qui s’engage à les former). C’est ensuite la première pierre d’une vitrine industrielle qui devrait accueillir une quinzaine de start-up ou PMI, des services aux entreprises, des démonstrateurs (impression 3D, objets connectés, réalité virtuelle et augmentée).
L’opération démontre enfin l’attractivité d’un des premiers pôles industriels français : de l’aveu de sa direction, Boostheat trouve ici une main-d’œuvre qualifiée, une sous-traitance de haut niveau (métallurgie, fonderie), bref une culture industrielle qui n’a pas dit son dernier mot. Un coq bleu à la sauce lyonnaise.
* La CCI, la CPME, le Medef et plusieurs industriels soutiennent aussi Lyon French Fab.
Cet article a été publié dans le numéro 2314 de Bref Eco.