Luc Jacquet, cofondateur de BoostHeat.
Les dirigeants de BoostHeat ne pouvaient rêver meilleur timing. Profitant de l’ouverture à Lyon du salon des écotechnologies Pollutec, ils avaient organisé une vaste opération de communication dans leur nouvelle usine de Vénissieux, à destination de la presse professionnelle et des acteurs économiques locaux.
Au même instant, on pouvait entendre à la radio le président Macron présenter sa politique de transition énergétique ! Boostheat semblait répondre en direct à l’appel présidentiel aux économies d’énergie et à la lutte contre les effets de serre. Il faudra suivre de près l’évolution de cette entreprise qui promet. Elle propose des chaudières reposant sur une technologie de rupture qui permet la division par deux (voire par trois) de la consommation de gaz par rapport aux meilleurs modèles actuels.
L’enjeu est majeur : le chauffage représente, comme le transport, 30 % de l’énergie consommée sur terre. Cofondateur de BoostHeat avec Jean-Marc Jeoffroy, Luc Jacquet place la dimension écologique de son innovation en tête de son argumentaire. Et cette fois, on n’est pas dans la com’politiquement correcte. « Les chaudières actuelles consomment beaucoup trop. Pensez donc : il faut brûler du gaz à 800 °C pour chauffer des radiateurs à 35 °C ! »
Objectif : abaisser les coûts
Le projet BoostHeat, soutenu par 30 millions d’euros de levées de fonds, a aussi sa dimension industrielle. Installée dans un ancien site du groupe Bosch, la jeune société, qui emploie 90 personnes sept ans après sa création (55 à Vénissieux, 35 à Toulouse) y a installé sa première chaîne de montage robotisée. Actuellement, l’immense hall n’est que très peu occupé : l’équipement fonctionne au ralenti (2 à 3 chaudières par semaine), en attendant les premiers flots de commandes.
Alors que les premières livraisons sont prévues pour avril 2019, le potentiel de l’usine est annoncé à 50.000 unités par an (2.000 à 3.000 chaudières produites l’an prochain). Parallèlement, il faudra monter un réseau de distributeurs. Et faire en sorte d’abaisser les coûts de revient à l’origine d’un prix d’achat un peu trop élevé (18.000 euros) malgré les économies réalisées en gaz et une formule de financement proposée sur quinze ans au consommateur.
Cet article a été publié dans le numéro 2351 de Bref Eco.