Stanislas Lacroix, président du directoire d’Aldes.
Dans le contexte de pollution de l'air que connaissent les grandes métropoles, le dernier produit de l’industriel lyonnais Aldes est appelé à un bel avenir. Il s’agit d’une tablette qui mesure en temps réel les taux de polluants de l’air intérieur (CO2, COV, pollens, particules fines, humidité, bactéries, SO2, NO2, ozone) et ceux des rues avoisinantes. Le dispositif s’appelle Walter® et sera commercialisé fin 2018.
L’outil, qui repose sur des capteurs haut de gamme, est accessible sur smartphone et prend la main automatiquement sur la ventilation des espaces pour les purifier. Walter a nécessité deux ans de R & D. Ce majordome digital est l’une des innovations que vient de présenter le fabricant d’équipements de traitement de l’air (ventilation, purification, chauffage et rafraîchissement…) : caisson simple flux connecté pour détecter les pannes à distance, centrale de traitement offrant un gain de place de 50 %, nouveau système d’aspiration centralisée… La majeure partie de la croissance du groupe (qui a réalisé en 2017 un chiffre d'affaires de 280 millions d'euros, en hausse de 14 %), s’appuie sur des produits qui n’existaient pas il y a trois ans.
Croissance externe
Après six années de crise liée au ralentissement de la construction, qui l’a contraint à fermer une usine à Strasbourg, Aldes repart de l’avant. La société a envoyé un premier signe avec le rachat du Danois Exhausto (290 salariés), il y a deux ans, renforçant ainsi sa présence en Europe du Nord. Et pourrait bien récidiver. « Nous étudions les opportunités », confirme le directeur marketing Marc Brevière qui annonce, par ailleurs, un plan de recrutement de 70 personnes sur les sites lyonnais du groupe. Actuellement, l'effectif est de 1.348 salariés dont 52 % en France.
Chine et Etats-Unis
En 1967, Bruno Lacroix avait placé l’Atelier Lyonnais d’Emboutissage Spécial sur les rails de la ventilation mécanique des bâtiments, à une époque de construction massive en France (10 millions de logements français équipés en Aldes). Cinquante ans plus tard, les ambitions du groupe familial, dirigé désormais par son fils Stanislas, passent par l’international (40 % des ventes), en particulier la Chine où il est installé depuis près de vingt ans. Et les Etats-Unis, où sa technicité est bien perçue.
A New York, ses terminaux de ventilation équipent les 69 étages d’un nouvel immeuble de prestige : la construction du 220 Central Park a coûté 1,4 milliard de dollars, les appartements au-delà du 50e étage sont proposés à 20 millions de dollars !
Cet article a été publié dans le numéro 2340 de Bref Eco.