Hervé Legros, patron du groupe Alila, espère devenir d'ici quelques années le promoteur numéro 1 en France.
A.R.
Alila Promoteur récolte les fruits de sa politique d’extension territoriale. Présent aujourd’hui dans dix régions, le promoteur lyonnais spécialisé dans la vente en bloc de logements sociaux a vendu 7.283 appartements en 2018. Il affiche un chiffre d’affaires de 484 millions d’euros tandis que son volume d’affaire atteint 1,2 milliard !
« On me demande souvent si j’ai inventé quelque chose. Je me suis seulement positionné sur un secteur où personne ne voulait aller. Il y a dix ans, les promoteurs voyaient le logement social comme la 5e roue du carrosse. Aujourd’hui, à Lyon, 78 % des logements sociaux sont achetés en Vefa aux promoteurs », explique le patron d'Alila, Hervé Legros.
Nous sommes seulement 100 pour faire tout cela
Et le business d’Hervé Legros est là : vendre uniquement des logements en bloc à des bailleurs sociaux. Alila contacte les maires, achète les terrains, monte un projet et les propose aux bailleurs, très heureux de trouver un programme tout ficelé « pour pas cher ». Car Hervé Legros joue aussi sur ce point : le prix. Et passe ses journées à expliquer à ses interlocuteurs que le logement en France est trop onéreux. Alila revendique de construire pas cher (pas de marketing, pas de frais de commercialisation…), vite (décisions rapides) et mieux (les prestations seraient souvent meilleures que celle du marché libre). Comment ? « Nous sommes seulement 100 pour faire tout cela. Nous n’avons pas d’actionnaire, notre rentabilité est sans doute moindre qu’un grand promoteur national et comme tout va très vite, nous récupérons très rapidement nos fonds propres. Notre endettement est très faible. »
Devenir le numéro 1
Alila va donc au cœur des territoires, là où il y a peu de concurrents. Mais pas seulement. « Notre première région aujourd’hui, c’est l’Ile-de-France. Au premier semestre 2019, nous y entamerons 18 opérations. » En conséquence, la progression de l'activité est impressionnante : +78 % en 2017, +48 % en 2018 avec un chiffre d’affaires de 484 millions d’euros. « Nous visons 700 millions en 2019 et le milliard d’ici deux à trois ans », commente l’entrepreneur de 35 ans. Et, à terme, il envisage de devenir le premier producteur de logements du pays avec 25.000 logements par an.
Alors pourquoi ne pas tenter la même recette sur du logement libre auprès d’investisseurs institutionnels ? « Ça ne les intéresse pas, il n’y a pas assez de rendement et les locataires sont considérés comme trop protégés. Pourtant, il y a une plus-value à faire à la revente… »
Mais Hervé Legros ne lâche pas l’affaire. Il sera la semaine prochaine au Mipim pour rencontrer lesdits investisseurs. « Si je les convaincs, ce n’est plus 25.000 logements que je viserai… »