Roland Héguy, président de l'Umih au centre de congrès de Saint-Etienne.
JFB
En résonance avec la crise des « gilets jaunes », la 66e édition du congrès national de l'Union des Métiers et des Industries de l'Industrie Hôtelière (Umih), qui s’est tenue du 4 au 6 décembre au Centre des congrès de Saint-Etienne, s'est notamment penchée sur la fracture territoriale mais aussi sur la pénurie de main-d’œuvre et la concurrence d'Airbnb.
Actualité oblige, l'Uimh a débuté son congrès sur la question des « gilets jaunes ». Alors que le mouvement est davantage rural et provincial que parisien, c’est bien dans la capitale qu’il s’affiche et qu’il impacte l’activité touristique. Le président de la branche hôtelière et de la délégation du Rhône de l'Umih, Laurent Duc, temporise d'ailleurs les conséquences locales : « pour la Fête des Lumières de la fin de semaine, à Lyon, aucune annulation hôtelière n’a été portée à ce jour à ma connaissance. En revanche, nous n’enregistrons plus, comme les autres années, de réservations de dernière minute ».
Le congrès s’est ensuite tourné vers ses propres préoccupations professionnelles, au premier rang desquelles figure la question de l’emploi. L’été dernier, 50.000 à 100.000 postes n’ont pas été pourvus dans les différents métiers de l’Umih. On connaît les freins à l’emploi de la branche : l’attractivité, la rémunération, la pénibilité, les conditions de travail…
Création d’une zone franche en zone rurale
Cette pénurie est d’autant plus paradoxale dans les zones rurales, au moment où, justement, il est question de fracture sociale et territoriale. Aujourd’hui, sur 32.000 communes rurales, 26.000 d’entre elles n’ont plus de café : un handicap tant pour l'économie quotidienne que pour l'économie liée au tourisme. C’est pour cette raison que l’Umih souhaite s’inscrire dans cette action anti-désertification. A ce sujet, Thierry Perbet, président de l’Umih Cantal suggère « la création de zones franches » pour encourager les initiatives.
Action contre Airbnb qui compte 8.000 logements à Lyon
Autres luttes, celles concernant la concurrence déloyale. Dans la foulée de l’appel gagné contre Expedia (marque hotels.com), l’année dernière (un recours en cassation est en cours), l’Umih vient d’assigner la plateforme Airbnb devant le tribunal de commerce de Paris. L’audience est attendue pour le printemps prochain. Pour mémoire, et selon Laurent Duc, le parc livré à la consommation collaborative à Lyon compte 8.000 logements par rapport à un parc hôtelier de près de 12.000 chambres.