Mathieu Rat (photo) et Thibault Nieddu ont passé trois ans et demi à concevoir et financer les SymbioFIT.
T.Nicolau
La start-up lyonnaise Virtus cofondée par deux mordus de football en 2016 vient de lancer des protège-tibias d'un nouveau genre. Les SymbioFIT sont thermoformables et permettent d'épouser parfaitement la forme de la jambe. Mathieu Rat et Thibault Nieddu espèrent en vendre 5.000 cette année.
Des produits non-visibles à l'écran et, de fait, délaissés par les grandes marques de sport. C'est en partant de ce constat que Thibault Nieddu et Mathieu Rat, les cofondateurs de Virtus, se sont penchés sur la création d'un nouveau genre de protège-tibia, de qualité et accessible à tous. « Aujourd'hui six protège-tibias sur dix ne passent pas la norme », précise Mathieu Rat, directeur général de Virtus. Entre ceux, trop rigides, qui provoquent des zones de surpression sur la jambe, et ceux trop souples et qui ne protègent pas assez « les pros doivent faire du sur-mesure qui coûte au minimum 500 euros », ajoute-t-il.
Répétable à l'infini
Les deux diplômés de l'Idrac se penchent alors sur le problème et créent SymbioFIT. Le corps de l'objet est constitué de plastique thermoformable auquel s'ajoute une couche de tissu de verre, le tout est entouré par une mousse développée dans le milieu médical (anti-odeur, anti-fongique) qu'il suffit de chauffer 2 minutes à 65° pour qu'il devienne malléable.
Il n'y a alors plus qu'à le sécher et à le poser sur la jambe pour qu'il s'y adapte parfaitement. « Et si ça ne convient pas la première fois, ou que le protège-tibia n'est plus adapté au fur et à mesure qu'un enfant va grandir par exemple, il suffit de répéter l'opération », détaille Mathieu Rat. Car c'est le grand avantage de ce protège-tibia, si le prix (minimum : 69,99 euros) est plus élevé qu'un protège-tibia standard, c'est un achat à très long terme. A noter qu'il est possible de personnaliser les produits lors de la commande.
14 millions de licenciés en Europe
Pour la première vague de commercialisation, les deux fondateurs visent 5.000 pièces vendues en France uniquement, ce qui représenterait plus de 300.000 euros de chiffre d'affaires. « On fait notre preuve de concept en France pendant deux ans puis, si tout se passe bien, on fera une nouvelle levée de fonds en 2021 pour s'internationaliser », explique Mathieu Rat. Une première opération (150.000 euros) avait été réalisée auprès d'investisseurs privés, complétée par des prêts du réseau Initiative, de Bpifrance et d'une campagne de crowdfunding, en plus de fonds propres.
Pour se faire connaître, Virtus a déjà obtenu de certains champions du Monde de foot, et de certaines joueuses de l'équipe de France féminine également, qu'ils jouent avec ces nouveaux protège-tibias. L'entreprise regarde également vers d'autres sports nécessitant des équipements de protection d'une résistance similaire aux protège-tibias.