L’usine ArcelorMittal Wire France de Bourg-en-Bresse a fabriqué les câbles de grosse section pour le téléphérique de Brest.
En novembre 2016 a été inauguré le téléphérique urbain des Capucins à Brest (Finistère). Long de 460 mètres, il relie les deux rives de la rivière Penfeld dans la cité portuaire. Brest est la première ville française à intégrer un tramway aérien dans son réseau de transports en commun. Mais sans doute pas la dernière !
Exploité par Keolis, le téléphérique de Brest peut transporter jusqu’à 1.200 personnes par heure, au rythme d’une navette toutes les 5 minutes. Les cabines de 13 m² sont suspendues à des câbles clos porteurs et tractées par d’autres câbles de plus grosse section, tous fabriqués par l’usine d’ArcelorMittal Wire France à Bourg-en-Bresse.
Un procédé unique inventé à Bourg-en-Bresse
L’entreprise bressane est la seule au sein du groupe sidérurgique indien à fabriquer ces éléments de haute technologie. Elle a développé un procédé permettant d’insérer dans la structure des câbles de la fibre optique, pour assurer la connexion du réseau aérien avec le réseau terrestre. « En termes d’image, c’est important pour nous d’être associés à la réalisation de ce téléphérique à Brest », déclare Benoît Putinier, chef de marché « montagne et urbain » (entre 25 % et 30 % de l’activité du site de Bourg).
La promesse d'un marché de renouvellement
Le développement du tramway aérien offre des perspectives prometteuses pour ArcelorMittal Wire France qui possède six sites en France et réalise 164 millions d'euros de chiffre d'affaires. L’usine burgienne qui emploie 280 personnes, équipera ainsi l’Interives à Orléans, avec ses quelque 400 mètres au-dessus de la gare ferroviaire. Sa réalisation est programmée pour fin 2018 début 2019. Cet équipement, comme celui de Brest, représente un volume de production d’environ 40 tonnes de câbles. Comparés aux téléphériques des stations de ski, les tramways aériens promettent l’apparition d’un marché de renouvellement. « Il faut envisager de changer les câbles tous les trois ou quatre ans », explique Benoit Puttinier.
Si la France n’en est qu’aux prémices - d’autres projets existent, dans le Val de Marne, à Toulouse, à Grenoble à Saint-Denis de La Réunion par exemple - c’est surtout du côté de l’étranger, en Amérique du Sud et en Asie notamment, qu’Arcelor Bourg guette les opportunités du tramway aérien dans le sillage des constructeurs. A Hong Kong, l’entreprise a câblé trois parcs de loisirs et un téléphérique urbain. Un gros projet se prépare pour l’Egypte : la livraison de deux câbles de 4.600 mètres.
Cet article a été publié dans le numéro 2290 de Bref Eco.