Jaclyn Rosebrook-Collignon, responsable RSE et développement durable au sein du comité RSE créé en 2009 à GEM.
V.Riberolles
GEM poursuit sa mutation, en collant aux grandes évolutions sociétales. Et l’ouverture en septembre de la filière Innovation for sustainability transition, soit « Innovation pour une transition soutenable », pourrait marquer un tournant dans la mission de l’école orientée historiquement sur les « enjeux économiques actuels et futurs ».
Thibaut Deaudigeos et Michèle Coletti, professeurs à GEM et spécialistes en développement durable, pilotent la nouvelle filière proposée en 3e année avec une promotion inaugurale de 29 étudiants en alternance. C’est Jaclyn Rosebrook-Collignon, responsable RSE et développement durable au sein du comité créé en 2009, associée à cette nouvelle offre, qui explique: « La RSE n’était pas la filière qui attirait le plus les étudiants. Certains enseignements existent déjà, mais il n’y a pas de cours obligatoire. Nous essayons de faire un travail dans un tronc commun ». Avec le nouveau cycle « Innovation for sustainability transition », ce sont 120 heures qui sont désormais consacrées à des enjeux que GEM « ne peut plus ignorer, » souligne Loïck Roche, directeur général de l'école.
Des entreprises avides de regards neufs
La filière a été construite très rapidement, pour « répondre à l’urgence » et les entreprises ont suivi pour accueillir les alternants. On retrouve ainsi Bpifrance, CEA, Christian Dior, Danone, EDF, Engie, Sanofi, Seb, ou encore Tradelab qui, comme d’autres, ont besoin « d’être challengées » sur des sujets incontournables.
La formation est organisée autour des modules suivants : modèles économiques pour la soutenabilité (Business models for sustainability) ; comment les entreprises prennent en compte les questions de soutenabilité (How firms respond to sustainability issues) ; les enjeux majeurs de soutenabilité dans la 4e révolution industrielle (Major Sustainability Issues in the Fourth industrial revolution) ; nouveaux modèles de gouvernance (New models of governance) ; et enfin, entrepreneuriat social et investissement responsable (Social entrepreneurship and impact investing).
Background déjà solide sur les nouveaux enjeux sociétaux
GEM ne débarque pas sur ces questions de développement durable, de climat ou de RSE. Comme le rappelle Jaclyn Rosebrook-Collignon, en 2017, l’école s’est engagée dans l’opération Zero Waste (Zero Déchet, N.D.L.R.) dans une approche plus large que celle « qui est sortie de San Francisco dans les années soixante-dix » en prenant en compte des thèmes comme le gaspillage culturel, social et les déchets immatériels. Elle compte aujourd’hui six chaires toutes liées à la RSE comme celles consacrées à la paix économique, le mindfulness et le bien-être au travail, les territoires en transition ou l’energy for society. « L’objectif ? souligne Loïck Roche. Que les apprenants, étudiants et entreprises, ressortent avec plus qu’une coloration, plus qu’une sensibilité : quelque chose d’ancré au plus profond d’eux-mêmes. »