Dans la santé aussi le digital est partout ! Chez Boehringer Ingelheim (BI), groupe pharmaceutique allemand présent dans la santé humaine et animale (avec le rachat de Merial en 2017), les dirigeants se sont saisis du sujet à bras-le-corps.
« Le digital est un outil, pas une fin en soi », explique Michael Schmelmer, directeur financier qui pilote le BI X, le laboratoire d’innovation digitale du groupe implanté au cœur même du siège à Ingelheim. Dans ce bâtiment, une cinquantaine de collaborateurs (experts en UX design, data, scrum, etc.) travaille à « pousser l’innovation digitale dans les domaines des sciences des données, des applications et de l’expérience utilisateur ». Parmi les grandes tendances : l’intelligence artificielle qui permettra, par exemple, de tester les médicaments sur des modèles virtuels, sorte de « jumeaux numériques » conçus pour imiter la physiologie des organes ; ou encore les nanotechnologies et les data où tatouages digitaux et nanorobots permettront de réaliser des diagnostics et analyses de sang en temps réel ; ou enfin la médecine sur-mesure, avec le pharmacien du coin qui pourra imprimer en 3D, sous n’importe quelle forme et dosage, un médicament…
Détecter la toux porcine
Lancée en juillet 2017, cette initiative a « changé la façon de travailler du groupe », explique Michael Schmelmer. Car ici, les idées proviennent de l’ensemble des collaborateurs. Une soixantaine d’idées a déjà été remontée : dix sont au stade de pilote et quatre sont déjà sorties. Parmi les projets en cours d’expérimentation, Farmera s’intéresse à la santé des élevages porcins. Comment ? En écoutant leur toux ! Avec l’aide de la start-up belge Soundtalks dans laquelle il vient de prendre une participation, BI a développé un outil de surveillance numérique testé aux Etats-Unis qui vise à améliorer les soins de santé des porcs et à aider les éleveurs à fonctionner plus efficacement. « Le système, qui repose sur un microphone, s’appuie sur un algorithme pour différencier la toux des autres sons dans une porcherie. Il peut ainsi détecter et signaler une détresse respiratoire. Le système permet aux agriculteurs et aux vétérinaires d’intervenir plus rapidement. »
Cet article a été publié dans le numéro 2370 de Bref Eco.