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Mercredi 24 Avril 2024

Communiqué AVEC Scotto Partners

Les fonds d'investissement sont aussi des boosters de croissance

Nicolas MENARD-DURAND, Avocat associé chez Scotto Partners

Nicolas MENARD-DURAND, Avocat associé chez Scotto Partners

Pour la troisième fois en moins de dix ans, l'actionariat de la compagnie d'assurance lyonnaise Opteven change, avec l'accueil du fonds Ardian. Cette instabilité capitalistique vient confirmer, paradoxalement, une grande permanence de la stratégie et du management de l'entreprise. Explication.

Opteven fait partie de ces entreprises de l’ombre dont vous bénissez l’efficacité et la qualité de service lorsque vous entrez en contact avec elle, suite à un accident de voiture ou une panne mécanique. C’est elle qui vous trouvera un dépanneur, un hôtel voire un véhicule de remplacement, le plus vite possible.

En 2008, quand le groupe britannique d’assistance routière RAC décide de vendre sa filiale française Opteven, les managers de cette entité basée à Lyon se portent candidats au rachat. Epaulés par le cabinet de conseil Scotto, il leur faudra presque une année pour peaufiner leur projet et trouver un fonds d’investissement décidé à s’engager dans l’opération. « Nous ne connaissions rien aux arcanes des montages financiers et de la recherche de capitaux, il était absolument indispensable de nous faire conseiller », explique Jean- Matthieu Biseau, alors à la tête du projet avec quatre autres membres de la direction d’Opteven.

Finalement, le montage (et le montant !) proposé finit par convaincre les propriétaires anglais qui cèdent leur filiale à Finadvance, majoritaire, entouré des cinq managers et de l’assureur britannique Aviva. Une nouvelle aventure commence pour l’équipe de dirigeants.

« Dans ce cas de figure, le fonds achète un projet, un business plan », explique Nicolas Menard-Durand, avocat chez Scotto. « Il veut une équipe de direction stable, solide, impliquée, compétente, dotée de fortes convictions et d’une grande motivation. »

« LE FONDS N’EST PAS INTRUSIF »

Quatre ans plus tard, une nouvelle opération financière voit le jour, à la demande des managers cette fois, au terme de laquelle c’est Capzanine, un fonds de taille plus conséquente, qui prend la majorité.

Aviva et Finadvance sont toujours là et, cette fois, c’est une quarantaine de salariés qui mettent la main à la poche pour détenir des actions de leur société. Opteven va pouvoir poursuivre une croissance soutenue : « De 2010 à 2018, nous sommes passés de 150 à 500 collaborateurs, et de 40 à 153 millions d’euros de chiffre d’affaires », précise Jean-Matthieu Biseau qui poursuit : « Un fonds d’investissement n’est pas intrusif ; il n’intervient pas dans la définition de la stratégie de l’entreprise ; il croît au projet que nous lui présentons, c’est tout. Et il nous apporte une certaine indépendance, des moyens financiers et des expertises que nous n’avons pas. Enfin, il nous aidera dans nos projets d’internationalisation, de croissance externe ou de structuration de l’entreprise. »

OPTEVEN VEUT ENCORE DOUBLER DE TAILLE

La dernière opération en date est toute récente. Mi-octobre, Opteven rebattait à nouveau les cartes de son actionnariat, suite à la volonté de Capzanine de se retirer. « Scotto nous a aidé à présélectionner de nouveaux fonds. » Et c’est Ardian, un des leaders mondiaux de l’investissement privé, qui a finalement été retenu. Cette fois, Aviva est sorti, tout comme Finadvance, et Capzanine est passé minoritaire alors que 150 salariés d’Opteven ont rejoint le tour de table.

Appuyée sur un fonds de notoriété internationale, Opteven est aujourd’hui prête à accélérer. « Nous voulons doubler de taille dans les cinq ans », déclare Jean-Matthieu Biseau... démonstration à l’appui : la société de Villeurbanne vient d’acquérir l’activité « garantie panne mécanique » de Mapfre Warranty, pour la France. Opérant en marque propre ou en marque blanche, elle couvre ainsi plus d’un million de véhicules par un contrat de garantie ou d’entretien, sur les marchés français, italien, espagnol, anglais, suédois, polonais et tchèque.

Et Nicolas Menard-Durand, qui a conseillé les différentes mues actionnariales d’Opteven, de conclure : « Le parcours d’Opteven démontre tout l’intérêt, pour une entreprise, de s’appuyer sur des fonds pour assurer sa croissance. Il est vrai que certains montages peuvent être complexes. A nous d’apporter aux dirigeants un éclairage sur leurs enjeux financiers, de gouvernance, de patrimoine, d’endettement, etc. Nous devons être pédagogues, leur expliquer ainsi qu’aux salariés le sens des choix possibles, des risques pris, des gains potentiels, du contexte juridique afin de les accompagner au mieux dans les négociations. »

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