En 2020, la Région Auvergne-Rhône-Alpes annonçait déjà la réouverture de la gare de Cruas...qui est toujours fermée.
JFB/Archives
Une Enquête d’Utilité Publique vient d’être lancée concernant la réouverture de la rive droite du Rhône au service régulier de voyageurs. Après celle de l’Autorité Environnementale, saisie depuis deux ans, c’est, selon les avis, un pas supplémentaire, ou pour les autres, un retard de plus.
Abandonnée au trafic des voyageurs régulier depuis 1973, la rive droite du Rhône est atypique. Entre Lyon et Nîmes, elle est électrifiée, à double voie et bien entretenue puisqu’elle, elle est utilisée aussi bien par les trains de fret que par des trains de voyageurs, lorsque la situation est perturbée, notamment à cause de la saturation de la ligne de la rive gauche. Les enquêtes en cours sont censées contrôler la sécurité des passagers, dans le respect environnemental, sur la portion de la ligne jusqu’au Teil.
Réaménagement de neuf gares
Le projet de réouverture à la desserte voyageurs, objet de la consultation, porte sur une section de 120 kilomètres, entre Nîmes et Le Teil. Les opérations consistent essentiellement au réaménagement de neuf gares et à la création de huit pôles d’échanges multimodaux.
Cette dernière Enquête d’Utilité Publique intervient dix ans après qu’elle ait été qualifiée comme prioritaire à la suite des États Généraux du Rail et de l’Intermodalité, organisés par la Région Occitanie. Alors que la Région Occitanie exploite depuis 2022 le tronçon jusqu’au Teil, mais sans pouvoir y embarquer ou débarquer des voyageurs et alors que les deux régions, Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie, ont conclu une convention.
Nous sommes dans une absurdie bureaucratique totale : des trains arrivent et repartent à vide, au Teil, sans que les voyageurs puissent y monter ou y descendre.
Hervé Saulignac, député de l'Ardèche.
Une situation qui avait justifié, dès l’année dernière, une question à l’Assemblée Nationale, déposée par le député ardéchois Hervé Saulignac. « Nous sommes dans une absurdie bureaucratique totale : des trains arrivent et repartent à vide, au Teil, sans que les voyageurs puissent y monter ou y descendre ».
Alors que l’Autorité Organisatrice des Mobilités pour les TER reste les Régions, Hervé Saulignac demande à l’Etat de jouer un rôle de facilitateur, face à ces embûches administratives et au moment où l'Autorité environnementale exige « une étude faune-flore quatre saisons qui porte sur l'ensemble du sillon, alors que nous voulons simplement permettre à des voyageurs de monter dans un train qui s'arrête chez eux », ajoute le député ardéchois.
Des bassins d’emplois et de population laissés de côté
Car la voie ferrée de la rive droite du Rhône n’est pas une ligne en déshérences comme le réseau ferré français en compte beaucoup et qui demande des centaines de millions d’investissements pour leurs remises à niveau. Elle dessert, de plus, un bassin d’emploi et de population conséquent, comptant nombre de gares inutilisées pour la plupart : Givors, Condrieu, Chavanay, Saint-Pierre-de-Bœuf, Serrières, Tournon-sur-Rhône, Saint-Péray, La Voulte-sur-Rhône, Cruas, Le Pouzin, Le Teil, Viviers, Bourg-Saint-Andéol, en Auvergne-Rhône-Alpes, puis Pont-Saint Esprit, Bagnols-sur-Cèze, Villeneuve-lès-Avignon, Remoulins et Nîmes, en Occitanie.
D’ici février prochain, dans le cadre de l’Enquête publique, quatre réunions sont proposées.