C’est grâce à un solide bagage dans le domaine de la gestion que Marie-Laure Reynaud a démarré dans la vie active. Avec un diplôme de l’Institut Supérieur de Gestion de Paris, complété par un MBA de l’Université de San Francisco, elle intègre, à la fin des années 80, le département marketing de la Générale de Service Informatique, société présidée à l’époque par un certain Edouard Balladur.
C’est ensuite le début d’une aventure à la fois excitante et mouvementée qui démarre au début des années 90, auprès de la société Giraudet, filiale du groupe Teisseire à l’époque. Marie-Laure Reynaud y gravit tous les échelons. De responsable marketing, elle devient successivement directrice générale, puis présidente-directrice générale en 1997. C’est elle qui complètera l’activité de production par un réseau de boutiques à l’enseigne… avant d’être lâchée par l’actionnaire majoritaire de la société, en 2012.
Si elle reste actionnaire minoritaire de la holding Serenity Invest, qui contrôle désormais Giraudet, Marie-Laure Reynaud préfère tirer un trait, changer d’air et se lancer, en compagnie de sa fille Morgane, dans une nouvelle aventure. Cette nouvelle aventure, c’est la création de High Garden, société lyonnaise engagée dans le secteur de la parfumerie cosmétique et l’agroalimentaire de pointe.
Forte de ces succès et aussi de ces coups durs, Marie-Laure Reynaud souhaite faire profiter ses pairs de son expérience. Le réseau Femmes Chefs d’Entreprises (FCE) lui en donnera l’opportunité en 2008, grâce à une rencontre avec Laurence Renaudin, déjà membre de FCE. Le mouvement recrute en effet ses adhérentes par cooptation.
Le réseau FCE est né en France en 1945, par la volonté d’Yvonne-Edmond Foinant, maître de forge, élue au poste d’administrateur du CNPF (devenu Medef) en 1947, à un moment où le paysage économique était largement dominé par les hommes. Sa vocation était justement d’inciter à la prise de responsabilité des femmes dans les mandats patronaux.
Depuis, FCE a fait école. En France tout d’abord, où l’on dénombre aujourd’hui 42 délégations décentralisées pour 2 000 adhérentes. Et dans le monde puisque l’association est présente dans 70 pays. Mais sa mission s’est progressivement étoffée : “Nous souhaitons avoir des représentantes non seulement dans les instances patronales, mais aussi dans les milieux consulaires et politiques”, ajoute Marie-Laure Reynaud. Là aussi elle gravit les échelons. Tout d’abord vice-présidente de l’antenne lyonnaise de FCE, elle est élue présidente, pour un premier mandat en 2012 et pour un second, en octobre dernier, tout en devenant membre du bureau national.
Déjà, le premier mandat porte la patte de Marie-Laure Reynaud. Une quarantaine d’adhérentes à son arrivée, le double maintenant, faisant de Lyon, la première place française de FCE, devant la section parisienne. Et ce n’est pas fini, même si la course au nombre ne figure pas dans ses priorités : “Nous sommes attentives au profil des candidates, qui doivent être soit femmes dirigeantes, soit mandataires sociales. Nous étudions chaque personnalité et apprécions leur bienveillance”, explique Marie-Laure Reynaud.
Ensuite, il faut s’acquitter d’un droit d’entrée (160 euros) et d’une cotisation annuelle calculée en fonction de la taille de l’entreprise. “Le fondement de FCE est de faire évoluer la situation des femmes, au profit de l’économie”, ajoute-t-elle. Pas de féminisme primaire mais, au contraire, l’exploitation de la complémentarité. “Les femmes ont des qualités que les hommes n’ont pas et réciproquement. Elles vont au fond des choses, et leurs entreprises déposent moins le bilan que celles des hommes. Mais la conjugaison des deux est profitable, aussi bien dans l’entreprise que dans la représentation”. Avant la fin de son deuxième et dernier mandat, Marie-Laure Reynaud n’exclut pas d’atteindre, à Lyon, la centaine d’adhérentes pour FCE, avant de retourner se consacrer totalement à High Garden.
Jean-François Bélanger
Photo : ©V. Védrenne
Bref Rhône-Alpes Auvergne n° 2232 du 03/02/2016
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