La navette Navly sera dupliquée dans quelques jours à Las Végas en conditions de circulation.
A.R.
Satisfaite de l’expérimentation menée depuis septembre 2016 sur les quais de Saône à Lyon, la société d’exploitation des navettes électriques et autonomes Navly, a formulé une demande de prolongation de l’autorisation. Et espère pouvoir la tester dans un environnement plus complexe.
« En quatorze mois, nous n’avons connu aucun incident majeur, nous avons eu la visite de 70 délégations, dont deux tiers étrangères, et avons transporté plus de 22.000 passagers », se félicite Pascal Jacquesson, dg de Kéolis Lyon (gestionnaire des TCL) et président de Navly, la société d’exploitation de la navette éponyme, cocréée avec le fabricant dudit véhicule, la société villeurbannaise Navya.
Entre l’hôtel de Région et la pointe de la Confluence, deux navettes circulent en effet en journée. « Ce n’est pas une démonstration ou un test, c’est la préfiguration d’une véritable desserte en correspondance avec le tramway », indique le dirigeant. Cette expérimentation a permis d’apporter des améliorations à la navette (freinage, évitement, climatisation…) et à son mode d’utilisation (une appli est désormais disponible pour connaître l’heure d’arrivée de la navette). Un gain en matière de vitesse est encore attendu.
ll nous faut une infrastructure routière communicante
Aujourd’hui, Navly veut aller plus loin. Une demande de prolongation de l’autorisation de rouler a été faite pour 2018, toujours sur les docks. Mais l’enjeu est d’aller au-delà pour réellement, à terme, affiner le maillage du réseau de transports en commun. Pour cela, des expériences plus poussées sont nécessaires afin de confronter le véhicule à la circulation, aux croisements et aux feux tricolores. « Il nous faut pour cela une infrastructure routière communicante et ce n’est pas partout le cas », indique Christophe Sapet, président de Navya.
Ainsi Navly aimerait-elle trouver un nouveau terrain de jeu à Lyon. Mais ce n’est pas la capitale des Gaules qui aura la primeur. Navya va en effet être insérée dans la circulation, dans quelques semaines, à Las Végas. Et de très nombreuses autres implantions sont programmées ou à l’étude pour Navya, avec son partenaires Kéolis ou avec d’autres opérateurs de transport. On évoque Bordeaux, Chambéry, Annecy, prochainement Atlanta, Montréal et sans doute le Royaume-Uni, la Norvège, la Suède, la Belgique et l'Australie.
Une première mondiale présentée le 7 novembre à Paris
« Aujourd’hui, nous avons déployé 50 navettes sur une quarantaine de sites », précise Christophe Sapet. Navya, qui a levé 30 millions d’euros fin 2016, avance plus vite que prévu : agrandissement de son usine de Vénissieux, installation en 2018 d’une deuxième usine aux Etats-Unis (Michigan), recrutements accélérés. Navya compte à ce jour 158 personnes (55 recrutements en six mois) pour un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros cette année.
Le 7 novembre à Paris, la société présentera un nouveau véhicule, encore tenu secret. Et déjà, une nouvelle levée de fond est envisagée pour aller encore plus vite et ne pas être doublée par un concurrent.