La nouvelle salle interventionnelle offre également une ergonomie optimisée qui permet aux praticiens d’être plus rapides et efficients.
CHSLSJ
Le départ de l’activité emblématique dédiée aux soins des brûlés en 2017 a impacté les recettes du centre hospitalier Saint Joseph-Saint Luc et déséquilibré les comptes. Dans l’attente du démarrage de nouvelles activités, qui ne pourront être effectives qu'à partir de 2020, l'unique établissement situé dans le centre-ville de Lyon poursuit son développement confortant sa mission de service public.
« Le centre hospitalier Saint Joseph-Saint Luc est l’unique hôpital situé en plein cœur de Lyon mais ce n'est pas sa seule singularité : cet établissement privé d’intérêt collectif à but non lucratif offre à ses patients une tarification publique, sans reste à charge et sans aucun dépassement d’honoraires et tous ses médecins ont le statut salarié », a rappelé Jacques de Chilly, président du conseil d’administration du centre hospitalier (à titre bénévole), lors d'une conférence de presse.
Pour rappel, à la demande de l’Agence régionale de santé (ARS), le service des brûlés, qui était une activité phare de l’établissement, a quitté Saint Joseph-Saint Luc pour fusionner, en 2017, avec les équipes de l'Hôpital Herriot. Cela a débouché sur la création du Centre des brûlés de Lyon Pierre Colson.
Une baisse de recettes partiellement compensée par l'ARS
« Si l’ARS a partiellement compensé cette baisse de revenus pour les années 2017 et 2018 et s’est également engagée à le faire pour 2019, via une aide de deux millions d'euros pour chacune de ces années, en revanche, rien n’est acté pour 2020 », explique Pascal Bonafini, directeur général de l'établissement depuis 2015. Or ce n’est qu’à cette date, et après la réalisation des travaux de l'ancien service des brûlés, que nous pourrons bénéficier de capacités supplémentaires et déployer nos nouvelles activités. » Ainsi, vingt lits de médecine polyvalents vont être créés permettant d’accueillir les patients souffrant de polypathologies chroniques pris en charge par le centre hospitalier, et de fluidifier les urgences qui accueillent en moyenne cent personnes par jour.
A noter que l'aide compensatoire de l'ARS a permis à l'établissement de boucler l'exercice 2018 en léger excédent malgré un déficit structurel de l'ordre d'1,5 million d’euros. Quant aux travaux de démolition et de reconstruction du local anciennement destiné aux brûlés, ils sont également portés partiellement par l'ARS et devraient démarrer dès ce printemps.
Nous réfléchissons parallèlement à de nouvelles pistes de financement
« Aujourd'hui, tout en ayant espoir que l'ARS nous accompagne au-delà de 2019, l'établissement cherche de nouvelles pistes de financement, indique Jacques de Chilly. Ainsi, l'association Saint Luc, qui soutient l'établissement, va se doter d’un fonds de dotation qui devrait être rapidement opérationnel tandis que nous réfléchissons de notre côté à la mise en place d’une cellule mécénat pour rechercher des fonds privés. »
Pour l'heure, le centre hospitalier qui emploie mille salariés et dispose d’un budget d’exploitation de cent millions d’euros poursuit ses développements. Il affiche une augmentation de son activité de l’ordre de 3 % ces dernières années, due en particulier au doublement du nombre de postes de dialyse, du développement de la chirurgie ambulatoire et de la hausse du nombre d’accouchements rendue possible grâce à l’extension de la capacité d’accueil de la maternité… Son équipe de praticiens s'est sensiblement rajeunie : « 60 % des médecins ont moins de 45 ans », souligne Emmanuel Vivier, praticien au sein du centre hospitalier et président de la commission médicale de l'établissement.
Des équipements innovants
Le centre hospitalier poursuit également ses investissements et fait évoluer « ses modes de prise en charge au bénéfice du confort des patients ». Il s’est notamment enrichi début 2019 d’un équipement de dernière génération permettant de réaliser une gamme de procédures techniques radiologiques vasculaires et cardiologiques dans un environnement de bloc opératoire. « On y pratique des techniques émergentes comme l’embolisation de la prostate, le traitement mini-invasif des troubles du rythme cardiaque ou de la pose de prothèse endo-vasculaire de dernière génération. Des techniques innovantes bien moins invasives pour les patients, qui évitent de subir une intervention chirurgicale », conclut Emmanuel Vivier.