Alors que les modélisations 3D complexes ne pouvaient auparavant être manipulées qu'en local, elles peuvent l'être aujourd'hui à distance grâce à la plateforme d'Arskan.
A.R.
La société lyonnaise Arskan a conçu une solution pour consulter à distance des modélisations 3D interactives et collaboratrices complexes. Elle vient de recevoir une nouvelle subvention de 330.000 euros pour finaliser son projet.
Tout s’accélère chez Arskan, dorénavant hébergée dans le Lab de Lyon Parc Auto. La société, qui a finalisé il y a quelques jours l’entrée à son capital de son soutien de toujours, Pulsalys, vient d’apprendre qu’elle était lauréate, avec le Liris (laboratoire du CNRS) et Lyon Parc Auto, du programme européen géré par la Région, R & D Booster. A la clé : un financement de 330.000 euros, qui va lui permettre de finaliser l’outil qu’elle développe depuis cinq ans. Les huit collaborateurs seront donc rejoints prochainement par quatre autres personnes.
Cette somme s’ajoute aux 170.000 euros apportés par Pulsalys et aux 58.000 euros obtenus auprès de la French Tech et d’Inovizi. D’ici huit mois, le produit devrait être totalement achevé. Les bêta testeurs vont devenir de véritables clients et une prospection plus pointue va débuter. Jean-Gabriel Grivé, le fondateur, part fin février avec Pulsalys au Canada afin d’y étudier le marché et probablement y ouvrir un bureau.
Le format du futur ?
De quoi s’agit-il exactement ? D’une méthode informatique qui permet de compresser (à partir d'un algorithme acquis auprès du CNRS) à un point encore jamais atteint, des modélisations 3D extrêmement lourdes. Cela permet à un utilisateur de les manipuler à distance via une plateforme web accessible depuis n’importe quel appareil, même un smartphone. La subvention obtenue dans le cadre de R & D Booster va permettre d’automatiser la création de ce jumeau numérique à partir d’une modélisation existante. « De fait, tout type de produit peut être intégré : un moteur, une scène de crime, un site industriel, un bâtiment, le corps humain… », s’enthousiasme Jean-Gabriel Grivé.
Nous avons inventé le vrai streaming 3D
Au-delà de la possibilité de manipuler un objet 3D très lourd à distance, la plateforme d’Arskan permet de rendre le jumeau numérique collaboratif et interactif. Et que l’on peut intégrer de nombreux paramètres informatifs sur les éléments de l’objet. « Nous avons inventé le vrai streaming 3D et sommes les seuls au monde à le faire », se réjouit l’entrepreneur.
Arskan travaille actuellement avec Lyon Parc Auto. Avec un scanner, la start-up a modélisé intégralement le siège de l’entreprise et le parking des Cordeliers au millimètre près. LPA va pouvoir ajouter l’interaction. « Exemple, on clique sur l’ascenseur, on a accès au contrat de maintenance, aux factures, au type d’ampoule pour le remplacement ».
Le business model repose sur un abonnement pour l’accès à la plateforme compris entre 50 et 1.500 euros par mois. Les clients ? Les gestionnaires de bâtiments, les assureurs, les logisticiens, les industriels, la police…