Corinne Delisle (Bref Eco), Raphaël Mignard (EightAdvisory), Emmanuelle Perdrix, (Hyléance), Frédéric Sarrazin (EDF Commerce AuRA) et Emilie Faubert (Refresco).
À l’occasion de la 5e édition de son hors-série « Les champions de l’industrie », Bref Eco a organisé le 14 mai chez EDF Pulse Lab AuRA à Lyon une table-ronde sur le thème « Quand décarbonation rime avec compétitivité, l’industrie dit OUI ! ». Ont participé Emmanuelle Perdrix, présidente du groupe de plasturgie Hyléance, Emilie Isenbart, directrice Sécurité, Qualité, Environnement et RSE du groupe Refresco France, Frédéric Sarrazin, directeur régional d’EDF Commerce AuRa et Raphaël Mignard, associé du cabinet EightAdvisory.
L’industrie représente 20 % des émissions totales françaises de CO2. À l’heure où la Stratégie Nationale Bas Carbone a fixé l’objectif de réduire de 80 % les émissions françaises de CO2 d’ici 2050 pour atteindre la neutralité carbone, la réduction des émissions de CO2 de l’industrie est donc un enjeu majeur. Pour Frédéric Sarrazin, directeur régional d’EDF Commerce AuRa, une bonne démarche de décarbonation passe d’abord par le « mieux consommer, ce qui permet déjà de baisser ses consommations de 10 à 15 % ». Emmanuelle Perdrix, présidente du groupe de plasturgie Hyléance, s’est dotée en 2021 d’un nouveau site de production qu’elle a voulu le plus neutre possible en termes d’émissions carbone grâce à des efforts sur le bâtiment, le parc-machines, les process… « On est fortement aidé pour investir. On finance aussi les investissements par les économies d’énergie qu’ils génèrent », explique l’industrielle. Des propos étayés par Raphaël Mignard, du cabinet EightAdvisory qui accompagne des industriels dans leurs démarches de décarbonation : « Il y a un millefeuille d’aides au niveau national, régional ». « On peut aussi proposer des tiers investisseurs et mobiliser des aides européennes ou encore les CEE », ajoute Frédéric Sarrazin. Pour Emilie Isenbart, directrice Sécurité, Qualité, Environnement et RSE du groupe Refresco France qui fabrique des boissons pour les grandes marques et les distributeurs, « on n’a pas toujours la possibilité de reporter les coûts d’investissement sur les clients, donc les économies générées sont en effet importantes pour financer les investissements »
Pour Frédéric Sarrazin, les deux axes forts de la décarbonation sont les économies d’énergie d’une part, et l’électrification, d’autre part. « Il faut s’intéresser au gain durable et en l’occurrence, la France est la seule place où l’on peut contractualiser l’électricité sur cinq ans ». Pour Raphaël Mignard, la recette, « c’est de définir, dans l’ordre, les objectifs, la stratégie, la tactique et de les appliquer »
Embarquer ses clients et ses collaborateurs.
Par ailleurs, les deux industrielles s’accordent sur l’importance d’engager leurs clients dans leur démarche : « Nous avons créé une fonction marketing, ce qui est rare pour un plasturgiste, pour mettre en avant nos emballages réutilisables », explique Emmanuelle Perdrix. Pour Emilie Isenbart, « les grands groupes sont demandeurs de solutions bas carbone ». La décarbonation peut également se révéler un vecteur d’attractivité pour le recrutement : « Chez nous, avec notre nouvelle usine et notre politique RSE, on est beaucoup plus attractifs », fait remarquer Emmanuelle Perdrix.
Corinne Delisle
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