À la veille de ses vingt ans, en 2025, le pôle de compétitivité CARA présente ce 12 décembre à Lyon CARA Up’, son nouveau
dispositif dédié aux startups et acteurs émergents. Une brique supplémentaire pour peaufiner son accompagnement des
acteurs des mobilités.

Près de vingt ans après sa création, en 2005, le pôle de compétitivité des mobilités CARA persiste et signe en lançant ce 12 décembre un nouveau dispositif pour accompagner de manière plus poussée les plus jeunes entreprises du secteur des mobilités. « 10 % de nos 420 adhérents sont des startups. Avec ce programme, il s’agit de mieux les aider à se renforcer sur le plan stratégique et opérationnel », pointe Thomas Prieur, délégué général du pôle.

Un réseau, six filières

Créés en 2005 à l’initiative de l’État français, les pôles de compétitivité devaient favoriser l’union de toutes les synergies pour développer des projets collaboratifs de R&D sur un même territoires.
Et CARA a su mettre en oeuvre son rôle fédérateur et catalyseur, pour accompagner plus d’une centaine de projets par an, avec un soutien dédié à la recherche de financements publics. « À l’origine, le pôle s’est constitué autour du véhicule lourd, avec des constructeurs historiques de camions (Renault Trucks) et de cars et bus (Iveco) de Rhône-Alpes, rappelle le responsable. Un fondement important. Aujourd’hui, plus que jamais, les industriels des filières doivent faire alliance pour imaginer une mobilité raisonnée, responsable et efficiente qui s’appuiera nécessairement sur l’intermodalité des moyens de transport. ».
D’autant, souligne Thomas Prieur « qu’il n’y a pas de solution unique, ni un seul mode, mais des solutions qui doivent répondre à des besoins divers ». Le pôle regroupe aujourd’hui six filières qui concourent à la mobilité des personnes et des biens : le véhicule industriel, mais aussi l’automobile, le transport fluvial et le ferroviaire, le transport aérien guidé (de type télécabines) et le vélo & micromobilité. L’idée ? « Il faut se connaître pour avancer et décloisonner pour innover », résume le délégué général.
Toutes les filières sont impactées par l’évolution rapide des technologies avec des enjeux forts sur les métiers et les compétences. Pour permettre aux entreprises de ces filières de faire face à ces défi, CARA leur propose des moyens innovants et des outils adaptés.

Catalyseur de projets

Première région industrielle de France, Auvergne-Rhône-Alpes dispose de toutes les composantes pour fabriquer les véhicules de tous les modes, de l’industrie manufacturière à la plasturgie, en passant par le décolletage ou le numérique, sans oublier de grandes écoles et des laboratoires de recherche. Reste à se rencontrer : le groupe international et la minuscule startup, l’entrepreneur et le chercheur, l’école et l’entreprise, etc. Et c’est toute la mission de CARA : faire se rencontrer et se connaître les acteurs grâce à des temps de networking, des mises en relation, des journées techniques, des visites d’entreprises. Collaborer pour innover et développer des projets.
Les exemples foisonnent. Il y a cette fructueuse collaboration entre Renault Trucks et Neotrucks, avec le carrossier Brevet (Ain) et le fabricant de batteries Novum Tech (Grenoble), qui offre une solution de rétrofit pour transformer des véhicules industriels « off-road » en électriques. Nous pouvons aussi mentionner le partenariat entre Saint Jean Industrie, fabricant de pièces en aluminium pour l’automobile, et le fabricant de vélos Beringer pour produire un cadre innovant. « Ce partenariat concourt à la diversification et aux synergies inter filières », ajoute le responsable de CARA.
Enfin, nous pouvons citer le projet eRoad- MontBlanc, visant à déployer une solution de route électrifiée, permettant d’alimenter électriquement les véhicules routiers et recharger leurs batteries pendant qu’ils roulent (pilotée par ATMB en partenariat avec différents acteurs industriels et de la recherche)*.
« Il y a une vraie finalité à proposer des nouvelles solutions de mobilité sûres, durables, décarbonées, pour répondre aux grands enjeux de mobilité. Et aujourd’hui, l’équipe de 20 personnes de CARA travaille vraiment ces enjeux avec les entreprises du réseau, conclut Thomas Prieur. En les promouvant, en les faisant se rencontrer, en les accompagnant tout au long de leur projet, que ce soit lors de l’émergence de leur idée, jusqu’au développement économique et industriel, en passant par l’expérimentation en situation réelle. Dans la perspective de consolidation d’une économie circulaire des mobilités ».  

* le projet associe ATMB, Transpolis, l’université Gustave Eiffel, Alstom, Pronergy et Greenmot.

© Nicolas Rodet