Nouveau chapitre dans l’histoire d’Ossabois : rachetée par Bouygues en 2010 et réorientée sur le bâtiment collectif, la société vient de passer dans l'escarcelle de GA Smart building.

Créée en 1981 à Noirétable (Loire) par Pascal Chazal pour construire des maisons individuelles, l’entreprise a opéré un virage dans les années 2000, se concentrant sur les bâtiments collectifs et professionnels, avant de passer dans le giron du groupe Bouygues en 2010. La voilà rachetée par le promoteur constructeur GA Smart Building, au gré d’un repositionnement de Bouygues.

La construction bois préfabriquée

Après quelques années difficiles qui ont suivi la crise de 2008, Ossabois devrait dépasser les 40 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année (38 millions en 2016) et recouvrer sa rentabilité. Réorganisées, ses trois usines (175 collaborateurs) développent la même activité : à Noirétable, Chabreloche (Puy-de-Dôme) et Le Syndicat (Vosges), on réalise des sous-ensembles à structure bois qui seront assemblés sur les chantiers : murs (près de 1.500 m² chaque jour), menuiseries extérieures, planchers, charpentes, toitures, coursives et loggias…

La préfabrication va plus loin encore, avec la création de modules totalement équipés, comme cette salle de bains à insérer dans une chambre d’étudiants, elle-même construite et meublée par Ossabois. Tous les corps de métiers sont alors sollicités : charpentiers, carreleurs, plombiers, électriciens, peintres…

L’an dernier, l’entreprise avait ainsi conçu les 60 chambres d’un hôtel 4 étoiles du sud de Paris ainsi qu’un centre d’hébergement pour Emmaüs, d’une capacité d’accueil de 400 personnes. Chaque année, ce sont 1.000 à 1.200 logements qui sont installés. Bientôt seront livrés un Center Parc taille XXL en Bavière (350 maisons pour un contrat de 20 millions d’euros) et une dizaine de casernes de l’Armée française.

Maintien du management et des emplois

GA Smart Building, qui affiche un chiffre d'affaires consolidé de 200 millions d'euros en 2017 (1.000.000 m² livrés par an) avec 500 collaborateurs, est quant à lui tourné vers les constructions tertiaires et industrielles. Il livrera au printemps 2019, par exemple, les 25.500 m² qui accueilleront 1.100 collaborateurs du pôle hydraulique d’EDF, à Grenoble (Saint-Martin-le-Vinoux).

Les synergies industrielles et commerciales avec Ossabois sont a priori nombreuses. Parmi les premiers rapprochements concrets, on annonce ainsi la création d’un centre de compétences bois/béton et le développement du BIM (Building information modeling : maquette 3D).

Par ailleurs, la direction de GA se veut rassurante vis-à-vis de sa nouvelle filiale : elle s’engage au « maintien du management et des emplois, à la préservation de l’ensemble des sites et des outils de production et au renforcement des fonds propres de la société ». Une stabilité portée par un groupe détenu majoritairement par ses collaborateurs : 300 d’entre eux sont actionnaires, depuis mars 2017, à hauteur de 60 % du capital de GA Smart Building, les 40 ​% restants étant détenus par un pool financier.

Cet article a été publié dans le numéro 2316 de Bref Eco.