Avec la crise sanitaire, la part de la clientèle d'actifs est passée de 30 à 45 % entre 2019 et 2020 pour les Opticiens mobiles.
Né à Lyon en 2015, le réseau national d'opticiens spécialisés dans l'intervention sur les lieux de vie et de travail des personnes actives et des personnes fragiles, accélère. Les recrutements vont exploser cette année.
Pour les actifs, la venue de l’opticien à domicile ou au travail est un gain de temps, un confort. Pour les personnes en Ehpad, c’est une quasi-nécessité. « En 2015, avec notre réseau, nous avons créé un nouveau métier », se réjouit le fondateur Matthieu Gerber, 43 ans, qui a déjà levé deux fois des fonds pour développer son activité. Une première fois en 2016 : 2,2 millions d’euros, notamment auprès d’Evolem Start. Et en 2019 : 3,2 millions d’euros, auprès d’Investir&+, 123 Investment Managers, Amundi via FCP Amundi Finance et Solidarité et d’Evolem Start. Maintenant que le concept est bien rodé et que la demande est là, une « série B » s’impose pour accélérer. Ainsi, une levée « plus importante que les précédentes » aura lieu d’ici la fin de l’année.
75 recrutements cette année
Cet argent frais servira notamment à recruter du personnel au siège. L'équipe lyonnaise de 25 personnes devrait quasiment doubler d’ici l’été. Mais c’est sur le terrain que la montée en puissance sera la plus impressionnante. Les Opticiens Mobiles comptent aujourd’hui 11 salariés en France (opticiens et animateurs du réseau) et 68 opticiens franchisés. « L’objectif est de recruter 50 opticiens dont 15 à 20 dès cet été » annonce Matthieu Gerber. « Et d’atteindre 250 nouveaux Opticiens Mobiles d’ici 2025 ».
Recruter des salariés plutôt que des franchisés permettra de mailler plus rapidement le territoire afin de répondre à la demande qui augmente. Et le dirigeant est optimiste quant à ses chances d'y parvenir. « Il y a actuellement 4.000 opticiens chez Pôle Emploi alors que les magasins peinent à recruter. Je pense que c’est lié au fait que les gens ne veulent plus vivre toute la journée entre quatre murs », estime le fondateur qui voit par ailleurs son marché évoluer.
Deux marchés très porteurs
Jusqu’en 2019, 70 % de la clientèle était une clientèle fragile. La société travaille avec 1.500 Ehpad alors qu’il en existe 7.000 en France. La marge de progression est donc énorme. Mais sur le marché des actifs, la donne est plus incertaine. Si la demande a explosé durant le confinement, faisant passer la proportion des actifs de 30 à 45 % de la clientèle, il est difficile de dire comment les habitudes vont évoluer. Le chef d’entreprise constate toutefois que « les gens y prennent goût » et compare avec l’Allemagne où les ventes à domicile sont trois fois plus développées.
Au total, l’entreprise, qui ne communique pas son chiffre d’affaires, enregistre 15.000 bénéficiaires par an. Elle compte progresser rapidement pour être rentable dans deux ans et atteindre 75.000 bénéficiaires dans les cinq ans, en France. Après, il sera temps de se tourner vers l’étranger.