Arnaud Villers d’Arbouet, président de Mecaware, créée en décembre 2020.
Basée sur un procédé chimique innovant, l'entreprise lyonnaise Mecaware veut proposer sa technologie aux fabricants de batteries en fin de vie afin de leur permettre de récupérer les métaux et terres rares contenus dans leurs batteries.
Depuis 2012, le professeur Julien Leclaire (Laboratoire Chimie Supramoléculaire Appliquée de Lyon-ICBMS : Université Claude Bernard Lyon 1, INSA Lyon, CPE Lyon et CNRS) travaille sur un procédé chimique innovant. Celui-ci fait intervenir des amines et du CO2 présent dans les fumées industrielles pour générer un ensemble d’extractants qui vont s’associer de manière distincte à chaque molécule métallique.
Nous allons fabriquer des lingots verts qui vont être précieux pour nos clients industriels
Cette technologie de rupture permet d’obtenir, en flux continu, une extraction sélective des métaux stratégiques et des terres rares (lithium, cobalt, nickel, manganèse, lanthane…) avec un haut niveau de rendement et un très haut niveau de pureté (de 98 à 99,9 %). « Nous allons fabriquer des lingots verts qui vont être précieux pour nos clients industriels », résume Arnaud Villers d’Arbouet, président de la société créée en décembre 2020 avec l’aide de la Satt Pulsalys (Villeurbanne).
Premiers clients ? Les fabricants européens de batteries lithium-ion. Mecaware (MEtal CApture for WAste REcycling) entend en effet se positionner sur le cycle de vie des batteries en s’installant au plus près des futures grandes usines de production. « Nous sommes déjà en contact avec trois des 24 gigafactory », dévoile Arnaud Villers d’Arbouet.
Un démonstrateur sur Axel’One
Pour mener à bien son projet industriel, Mecaware doit d’abord passer par la case démonstrateur. Il sera installé au sein du site Axel’One. Le pilote préindustriel devrait suivre, en 2022 ou 2023. « Nous nous attelons à définir ces différentes phases avec un budget estimé à 5 millions d’euros. » Pour cela, Mecaware devrait effectuer une levée de fonds dans les prochains mois.
Puis, ce sera au tour de la première usine, en 2024, dans la vallée de la chimie, au sud de Lyon. Selon les estimations de Mecaware, une unité de recyclage pourrait être en mesure de traiter 5.000 tonnes de métaux par an, moyennant un investissement de plusieurs dizaines de millions d’euros. Mecaware pourrait être boostée par l’Europe qui veut obliger les fabricants de batteries à intégrer 25 % de matières recyclées dans leur production.
Cet article a été publié dans le numéro 2461 de Bref Eco.