La résistance aux antibiotiques représente un risque pour l’économie mondiale, avec des surcoûts pour les systèmes de santé de l’ordre de 100 000 milliards de dollars par an.
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Porté par la biotech toulousaine Antabio avec bioMérieux, les Hospices Civils de Lyon et Toulouse School of Economics, le projet Arpege a reçu un financement public de près de 9 millions d’euros dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) pour lutter contre l’antibiorésistance.
Le projet Arpège (AppRoche théraPeutique Économique & diaGnostique de l’antibiorésistancE) a pour ambition de développer un ensemble de solutions visant à renforcer la capacité des établissements de santé à lutter contre l’antibiorésistance (résistance des bactéries contre les antibiotiques).
Pour y parvenir, le consortium mené par la start-up toulousaine Antabio a reçu un financement public de près de 9 millions d’euros, dans le cadre de l’appel à projets « PSPC » opéré pour le compte de l’État par Bpifrance, dans le cadre du PIA. Le projet, prévu sur quatre ans, représente un budget total de 17 millions d'euros.
Une menace croissante pour la santé publique mondiale
Originalité de la démarche : Arpège combine pour la première fois des approches préventives, de diagnostic, thérapeutiques et économiques pour apporter une solution pluridisciplinaire au problème de l’antibiorésistance, une « menace croissante pour la santé publique mondiale ».
L’antibiorésistance se traduirait par 700 000 morts par an dans le monde et engendre des risques pour la pratique médicale moderne en particulier la chimiothérapie, la chirurgie et les greffes… qui reposent sur la disponibilité d’antibiotiques efficaces.
Une approche multisectorielle
Le consortium propose quatre domaines d’action prioritaires : l’extension de l’arsenal thérapeutique ; le diagnostic par une approche ciblée et raisonnée de la prescription d’antibiotiques grâce à une solution logicielle basée sur le séquençage ; la prévention de la transmission bactérienne à l’hôpital grâce à la détection précoce et automatisée des épidémies et des situations à risque (solution EpiTrack par les HCL et bioMérieux) ; le développement de modèles économiques capables de valoriser les innovations dans la lutte contre l’antibiorésistance.
Pour bioMérieux, « la lutte contre la résistance aux antibiotiques est un axe stratégique pour notre société : les trois quarts de nos activités de R & D y sont consacrés. Avec le projet Arpege, bioMérieux s’engage dans le développement de solutions diagnostiques faisant appel à l’intelligence artificielle, pour traiter simultanément un très grand nombre de données ».
Selon Jean-Philippe Rasigade, médecin bactériologiste à l’Institut des Agents Infectieux des HCL : « La pandémie de COVID-19 a souligné le besoin essentiel de détecter au plus vite les foyers épidémiques pour cibler les stratégies de lutte. Ce besoin de surveillance et de détection rapide est tout aussi crucial pour lutter contre la diffusion des bactéries résistantes. En accélérant le développement d’EpiTrack, un système de surveillance épidémique en temps réel et entièrement automatisé, Arpège et ses partenaires industriels donnent aux Hospices Civils de Lyon et au CIRI (Centre International de Recherche en Infectiologie) une opportunité majeure de renforcer la lutte contre l’antibiorésistance ».