L’an dernier, plus de 60.000 brosses à dents Y-Brush auraient été vendues.
Il y a quelques années, la brosse à dents « new look » Y-Brush n’avait pas convaincu tous les membres du jury de nos trophées Bref Eco de l’innovation. Les sceptiques d’alors devront se raviser. La jeune entreprise vient de s’installer dans un nouveau site en région lyonnaise où elle a lancé la fabrication industrielle de son produit phare pour répondre à une demande qui grimpe en flèche.
Qu’a-t-elle donc de spécial, cette brosse à dents ? « Toutes les études montrent que 90 % des gens ne se brossent pas les dents assez longtemps. Nous apportons une innovation de rupture, une innovation d’usage : en dix secondes, les dents sont plus propres avec notre brosse qu’en deux minutes avec une brosse manuelle ou électrique », explique Benjamin Cohen, dirigeant-fondateur de la société FasTeesH, qui fabrique la Y-Brush. Avec sa forme en Y qui épouse la totalité de la mâchoire, le geste est simplifié, se laver les dents n’est plus une corvée : plus besoin de frotter les dents une par une, elles sont traitées toutes en même temps… et en un temps record. Les 35.000 fibres de nylon implantées dans la tête de la brosse sont animées par des vibrations soniques, résultat de quatre ans de R & D réalisés en collaboration avec des dentistes, brevets déposés à la clé.
Fabriqué en France
Le nouvel atelier de Caluire, qui s’étend sur 1.500 m², abrite des équipements industriels spécifiques qui assemblent les différentes parties de la brosse à dents. Un made in Lyon qui fait la fierté de l’entreprise : « Nous proposons la seule brosse à dents électrique fabriquée en France. » Le site profitera d’une bonne partie des 10 millions d’euros qui seront investis pas la société lors des cinq prochaines années. Car après un apport initial de love money, l’entreprise, qui avait réussi à lever 2,8 millions d’euros, s’apprête à boucler une nouvelle levée de fonds de 5 millions d’euros. Financiers et business angels ont fini par craquer pour le parcours de Benjamin Cohen et Christophe Cadot (qui resteront majoritaires au terme de l’opération) et, surtout, pour le potentiel de leur Y-Brush.
Changement de cap
Alors qu’elle avait démarré sur un modèle tourné vers les professionnels (Ehpad, hôpitaux…), la brosse à dents lyonnaise est désormais proposée au grand public, sur un site Internet bilingue. Un changement de cap qui s’est révélé judicieux et permet aujourd’hui à l’entreprise d’afficher 30 % de ventes à l’export dans cinquante pays ! En France, l’entreprise s’est aussi rapprochée de grands distributeurs comme la Fnac-Darty et Boulanger qui proposeront le produit entre 99 et 150 euros.
Difficile de connaître précisément le chiffre d’affaires de la société, les dirigeants restant très discrets sur le sujet. Ils reconnaissent cependant avoir vendu 20.000 exemplaires de leur brosse en 2020 et 61.000 l’an dernier (pour « quelques millions d’euros »), et s’attendent encore à tripler les ventes cette année. Les premiers bénéfices, eux, sont attendus pour 2023. Du coup, des recrutements sont à l’ordre du jour, notamment pour structurer les ventes. De 28 personnes aujourd’hui, les effectifs devraient monter à 45 personnes d’ici la fin de l’année.
Cet article a été publié dans le numéro 2496 de Bref Eco.