L’Histoire retiendra peut-être que LDLC.com a démarré, en 1996, dans un appartement d’entre Rhône et Saône, à l’instar de quelques mythes de la Silicon Valley qui ont commencé leur aventure dans un garage. Elle rappellera aussi que Laurent de la Clergerie, qui a donné ses initiales à sa start-up, a dû batailler pour trouver son premier financement. Impossible de convaincre un banquier de l’intérêt de son projet de e-commerce, à une époque où internet était loin d’avoir conquis les foyers français. Quelques années plus tard, la révolution du e-commerce est en marche et LDLC profite de la vague qu’elle a su prendre au bon moment, pour se hisser dans le peloton de tête des “pure players” de la distribution sur Internet.
La société emploie aujourd’hui plus de 300 personnes. Et quinze ans après sa création, la voilà qui s’apprête à effectuer un étonnant virage : elle lancera, dès l’an prochain, ses premiers magasins en franchise. Objectif : un réseau de quinze points de vente dans les trois ans, et de 40 boutiques dans les cinq ans.
De la part de ce précurseur de la vente en ligne, le retour au bon vieux magasin de ville peut surprendre. Mais en matière de commerce, rien ne remplace le contact humain. “C’est d’autant plus vrai dans notre spécialité, le matériel informatique et les produits high tech : le client passionné apprécie d’avoir un spécialiste avec qui échanger ; l’utilisateur novice aura, lui, besoin de conseils qualifiés”, explique Laurent de la Clergerie.
Distribution sur Internet ou en magasin : pour LDLC, il ne semble pas y avoir de concurrence entre les deux canaux ; sa boutique lyonnaise réalise un chiffre d’affaires équivalent à celui du site Internet sur le même périmètre géographique. LDLC n’est d’ailleurs pas le premier e-commerçant à s’appuyer sur le commerce traditionnel. C’est aussi le cas d’enseignes comme Pixmania ou encore Cdiscount.
Laurent de la Clergerie ajoute : “En France, sur les quinze premiers sites marchands, douze sont des pure players. Aux Etats-Unis, ils ne sont que trois tandis que douze sont des acteurs mixtes, en même temps sur le net et en boutiques”. La recherche de franchisés a donc commencé, sur le modèle du magasin historique de Lyon totalement relooké. Tout en lui offrant un nouveau canal de vente, le futur réseau de magasins contribuera à la notoriété de la marque et à l’élargissement de sa clientèle. C’est aussi la raison de l’apparition de LDLC sur les maillots de l’Asvel, une grande première pour la PME familiale en mal de reconnaissance malgré un parcours presque sans faute.
Didier Durand
Carte d’identité : Groupe LDLC
Photo : La fratrie qui dirige LDLC : Caroline, Olivier (à gauche) et Laurent de la Clergerie (à droite), entourent Philippe Sauze (dg délégué) et Tony Parker (Asvel).
Bref Rhône-Alpes n° 2089 du 19/09/2012
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