A l'Hôtel du Département d'Annecy, Gérard Larcher et Christian Monteil.
JFB
La rencontre à Annecy avec le président du Sénat, le11 février, a pris une tournure particulière avec la présence de nombreuses structures professionnelles venus interpeller le deuxième personnage de l’État, en raison de la profonde crise que traverse la montagne française liée à la fermeture des remontées mécaniques.
Aux côtés d’une quarantaine de maires de Haute-Savoie, accompagnés de parlementaires réunis à l’Hôtel du Département, plusieurs organisations professionnelles du tourisme ont fait le déplacement pour faire entendre leurs voix auprès de Gérard Larcher : « Au moins, cette crise a démontré que si la montagne ce n’est pas que le ski, sans le ski, la montagne, c’est fini » a insisté Alexandre Maulin, président de Domaines skiables de France. Ainsi, aujourd'hui, les deux tiers des résidences touristiques qui représentent 36 % de l'hébergement de montagne sont mis en péril. Au-delà du strict domaine touristique, Jean-Luc Boch, président de l’Association nationale des maires de montagne, a renchéri : « L’absence de fréquentation remet en cause jusqu’à l’installation de médecins en montagne. » Éric Brèche, président de l’École de ski français a insisté sur le désastre en matière d’emplois. Quant à Patrick Grand‘Eury, président du Cluster Montagne, il a indiqué que « 50 % des aménageurs et équipementiers ont déjà perdu 30 % de leur chiffre d'affaires en 2020, sans perspective pour 2021, et alors que leurs prochaines commandes ne risquent d'arriver qu'au printemps 2022 ».
2,3 milliards d’euros déjà engagés pour le Département
Gérard Larcher a convenu, qu’à date, le déficit sur le massif savoyard se situait bien autour des 4 milliards d’euros et a encouragé les acteurs à faire remonter la situation particulière des activités de montagne, se montrant favorable à une territorialisation du plan de relance. Il a également précisé que « 2,3 milliards d’euros avaient déjà été alloués à la Haute-Savoie, que ce soit en Prêt garanti par l’État, par le Fonds de solidarité ou via les indemnités de chômage partiel ». Des aides qui doivent s’adapter à ce milieu où, lorsque les revenus sont absents durant quatre mois, c’est tout l’exercice qui est condamné.
Cela constitue aussi un enjeu concurrentiel de taille au moment où des pays comme l’Italie ou l’Autriche commencent à envisager la réouverture de leurs remontées mécaniques alors qu'aucune date n'est avancée en France. « D’où l’importance qui sera accordée aux prochaines Assises de la relance du tourisme alpin, sous l’égide du Conseil Savoie Mont-Blanc », a rappelé Christian Monteil, président du conseil départemental de Haute-Savoie. Elles doivent se dérouler, en principe, au printemps prochain.