Grégoire Cote (à droite) a planté 3.200 poiriers à travers un partenariat "équitable" avec Blédina (ici, Markus Sandmayr, dg France).
DD
Le fabricant de petits pots aux fruits pour bébés a signé un partenariat avec plusieurs exploitations arboricoles afin de relancer la production, en déclin, d’un fruit qu’il transforme depuis des décennies pour l’alimentation des bébés. Une initiative en phase avec les questions économiques, environnementales et sociétales du moment.
Filiale du groupe Danone, Blédina est bien connue en région lyonnaise : alors que son siège social s’est implanté il y a quelques années à Limonest, son usine historique de Villefranche-sur-Saône fabrique des produits à base de céréales. Ses compotes et autres purées de fruits sont, quant à elles, confectionnées à Brive-la-Gaillarde (Corrèze).
Une agriculture responsable et équitable
Depuis plusieurs années, la production française de poires diminue sensiblement. Économiquement moins intéressante que d’autres fruits comme la pomme par exemple, elle perd du terrain malgré ses qualités gustatives et culinaires. Blédina a donc décidé de réagir à travers une opération de reconquête qu’elle intitule ReCultivons.
L'industriel a ainsi signé un partenariat avec plusieurs arboriculteurs français qui se sont engagés à planter des poiriers. Ce partenariat repose sur quelques principes fondamentaux : des contrats d’approvisionnement de long terme, des prix d’achat revus à la hausse et révisés chaque année et une culture « douce ».
Des poires dans le Pilat
En Auvergne Rhône-Alpes, c’est une exploitation installée dans le Parc naturel du Pilat qui a répondu à la sollicitation de l’industriel. Sur le plateau de Loire-sur-Rhône, l’exploitation de Grégoire Cote, qui s’étend sur une quinzaine d’hectares, vient de replanter 3.200 jeunes poiriers sur près de 1,6 hectare. Le partenariat commercial signé avec Bledina porte sur quinze ans, une durée exceptionnelle mais décisive pour l’exploitant qui devra attendre sept ans pour voir ses arbres produire leurs premiers fruits (contre 3 à 4 ans pour les pommiers).
L’expérience sera par ailleurs supervisée par une association (Pour une agriculture du vivant) qui veillera à ce que la terre soit cultivée dans le respect optimal de la biodiversité. L’opération est également soutenue par Miimosa, une plateforme de crowdfunding qui a réussi à collecter 10.000 euros dans le grand public en faveur de la relance de la poire. Elle intéresse aussi beaucoup des structures comme le syndicat Jeunes Agriculteurs ou encore la Sicoly, une coopérative locale dont l’exploitation de Grégoire Cote est membre.
Reconnecter les gens à la terre
Lors de la cérémonie symbolique de la plantation de poiriers, Markus Sansmayr, directeur général France de Bledina, rappelait les grandes lignes d’une stratégie fondée sur trois grandes ambitions : « Soutenir les filières locales françaises et favoriser une consommation d’ingrédients issus de nos territoires ; utiliser 100 % d’ingrédients issus de l’agriculture régénératrice, grâce à des pratiques agricoles favorisant la protection du sol et la biodiversité, d’ici à 2025 ; reconnecter les consommateurs à la terre et aux enjeux agricoles ».
Le programme ReCultivons doit aboutir à la plantation de 40.000 nouveaux poiriers. Mais dans l’avenir, il concernera aussi d’autres fruits comme la fraise biologique, quasi inexistante en France, ou d’autres filières de fruits et légumes en voie d’extinction.