Jean de Balathier (à gauche), directeur de France Coop Auvergne-Rhône-Alpes, et Gérard Rodange, président
Les participants à l’assemblée générale annuelle de Coop de France Auvergne-Rhône-Alpes, réunie à Saint-Étienne, ont assisté aux débats d’une table ronde qui avait pour thème : que mangerons-nous demain ?
« Si nourrir tout le monde est une obligation, une autre obligation est de dire que les biens agricoles et alimentaires doivent avoir un prix qui permette à des hommes et des femmes de vivre sereinement de leur travail », a rappelé, en introduction, Gérard Rodange, Président de Coop de France Auvergne-Rhône-Alpes qui réunit 310 coopératives agricoles et agroalimentaires, leurs 150 filiales et 1.700 coopératives d’utilisation du matériel agricole. Trois agriculteurs sur quatre adhèrent à ces structures qui emploient 16.000 salariés et réalisent 9 milliards d'euros de chiffre d'affaires dont un à l’export.
L’étude prospective sur les comportements alimentaires en 2025 (accessible sur le site du ministère de l’Agriculture), réalisée par le cabinet lyonnais Blézat Consulting et présentée en exclusivité par l’un de ses membres, Bertrand Oudin, a servi de fil rouge à cette table ronde : les intervenants ont réagi aux seize grandes tendances identifiées, notamment la proximité et le digital, l’alimentation santé-bien-être et la recherche de naturalité ou d’authenticité.
Rapprocher producteurs et consommateurs
Christophe Chavot, président d’Eurea Coop, et Olivier Voisin, directeur général du groupe coopératif Altitude ont témoigné des stratégies de leurs coopératives qui se sont notamment traduites par le développement d’une filière régionale de boulangerie bio par Euréa et d’une filière de steak haché Aubrac Salers par Altitude.
« Une stratégie guidée par trois mots d’ordre : proximité, qualité et différenciation. Car nous n’avons aucune chance de nous en sortir avec des productions banalisées », a commenté Olivier Voisin. De son côté, Nicolas Chabanne, initiateur de la marque « C’est qui le patron ! » affirmait que « le consommateur ne veut plus être complice de la baisse des revenus des agriculteurs. Il veut savoir qui produit et est prêt à payer plus pour s’assurer une qualité et une traçabilité. Internet et les réseaux sociaux permettent d’expliquer la construction du prix et de la marge et de créer un lien direct entre consommateur et producteur en associant qualité, transparence et équité.
La coopération, c’est un mouvement d’hommes et de femmes, ce n’est pas une association de capitaux
Cette assemblée générale était la dernière présidée par Gérard Rodange qui a annoncé sa retraite prochaine. A l’adresse des élus des coopératives, il a rappelé que « la coopération, c’est un mouvement d’hommes et de femmes, ce n’est pas une association de capitaux, c’est ce qui en fait la valeur et la durabilité. Il faut donc des responsables formés et ouverts au monde, des acteurs en capacité de montrer qu’ils défendent une économie respectueuse des territoires et des hommes. »