Invers va construire à Saint-Ignat un nouveau couvoir pour l’éclosion des micro-larves fournies aux agriculteurs.
Invers
Faire que d’ici 2025, les élevages piscicoles et avicoles d’Auvergne-Rhône-Alpes ne consomment plus de protéines non durables comme les farines de poissons issues de la surpêche ou la farine de soja OGM importée. Tel est le défi que se sont lancé, en 2018, les six fondateurs d’Invers.
Cette start-up de 15 personnes propose de remplacer certaines de ces matières premières par des insectes. Aujourd’hui, elle construit une filière innovante et vient d’obtenir une subvention de l’État dans le cadre du plan France Relance.
Le principal allié d’Invers est le ténébrion meunier, un coléoptère dont les larves, appelées vers de farine, ont une forte teneur en protéines de haute qualité. Pour produire celles-ci, Invers noue des partenariats avec des agriculteurs à qui elle fournit des micro-larves (nées dans ses locaux) qu’ils nourrissent de coproduits céréaliers, principalement du son de blé. Deux exploitations de Limagne se sont déjà lancées dans cet élevage apporteur d’un revenu complémentaire. Trois autres sont prêtes à s’engager pour démarrer en 2022.
Une première gamme de produits déjà en vente
Après six semaines d’engraissement, les larves sont collectées par Invers qui se charge d’une première transformation. Elle propose depuis quelques mois, une gamme de produits grand public fabriqués en collaboration avec des partenaires industriels locaux : croquettes pour chiens et chats, aliments pour poissons, vers vivants ou déshydratés pour les oiseaux des jardins, les poules, les reptiles etc. et un engrais organique issu des déjections des larves. Ceux-ci sont vendus sur son site Internet, par des magasins des réseaux Gamm Vert et Distri Vert et par des jardineries indépendantes.
Pour accroître sa production et adresser les marchés des pisciculteurs et aviculteurs, Invers va construire un couvoir et élargir son réseau d’agriculteurs, en Limagne et dans d’autres régions céréalières. « Nous allons nous appuyer sur le soutien de coopératives comme nous pouvons compter actuellement sur celui de notre partenaire Limagrain », conclut al directrice Stéphanie Cailloux.
Cet article a été publié dans le numéro 2461 de Bref Eco.