Les premières bouteilles du whisky Home Distillers seront commercialisées en 2020.
Veronique Feuerstein
En cette période de fêtes de fin d'année, Bref Eco vous propose de partir à la découverte des liqueurs et autres spiritueux issus de notre région qui feront fureur sous le sapin et sur les tables. Nous poursuivons notre série avec la distillerie des Bughes qui lance le premier whisky altiligérien nommé Home distillers.
Tout a commencé dans une discrète cabane de jardin. Deux frères passionnés de distillation profitent de la nuit pour faire chauffer leur alambic. Hors la loi, ils ont l’impression de revivre les grandes heures des Moonshiners, ces hommes qui faisaient de l’alcool de contrebande, pendant la prohibition américaine. Après plusieurs années d’essais, Béranger Mayoux crée la Distillerie des Bughes en 2014. Mais ce n’est qu’en 2017 qu’il se consacre à 100 % à sa société basée à Solignac-sur-Loire.
Trois ans pour avoir l’appellation whisky
« Se lancer dans la production d’un whisky est un investissement assez lourd puisqu’il faut stocker la production pour la faire vieillir pendant trois ans. Les besoins en trésorerie sont importants. Il faut donc avoir les épaules solides », souligne le fondateur de la distillerie. Heureusement, Béranger Mayoux est aidé par Réseau Entreprendre® Auvergne qui lui permet de décrocher des prêts bancaires. 200 000 € sont investis pour l'achat de matériels et la matière première.
Le cœur de gamme devrait s’axer sur des purs malts composés d’orge malté et tourbé, réalisés avec de l’eau de source du Mont Devès sur les hauteurs de Solignac-sur-Loire. Il sera issu d’un élevage en fût ayant contenu du sherry ou de fûts neufs de chênes français issus de la tonnellerie Desfrieche dans le Calvados. Une partie de cette production sera réalisée à partir de céréales bio de Haute-Loire, à partir de 2021.
Commercialisation en 2020
Les premières bouteilles de whisky seront commercialisées en 2020. En attendant la sortie de son whisky, la distillerie des Bughes a mis en marché des boissons spiritueuses composées à 100 % d’orge malté, en vente chez des cavistes. Et elle réalise pour le compte de clients des spiritueux ou des liqueurs. Elle a notamment revisité un monument du Velay : l’alcool de Verveine, en utilisant une recette de la famille Marcon de Saint-Bonnet-le-Froid, en ajoutant son savoir-faire de distillation artisanale en deux passes.
« Nous aimerions être sur la même étagère dans les restaurants régionaux que la Chartreuse », déclare en souriant Béranger Mayoux qui a été rejoint par son épouse Marion en 2019.
La distillerie des Bughes espère profiter de la nouvelle vague du whisky made in France et devenir rentable en 2022. Aujourd’hui, il existe au moins une centaine de distilleries artisanales en France contre une trentaine, il y a trois ans. Un phénomène semblable aux microbrasseries, avec peut-être le même succès à la clé ?