Cruzilles exporte sa production dans 23 pays.
En cette fin d'année, Bref Eco vous propose de découvrir chaque jour les produits stars des fêtes issus de notre région. Aujourd'hui, focus sur les pâtes de fruits et autres confiseries de Cruzilles.
Pâtes de fruits, écorces d’agrumes et fruits confits, marrons glacés, confitures… Les fêtes de fin d’année, période durant laquelle toutes les gourmandises sont (paraît-il) permises, sont propices à la découverte des douceurs fabriquées, à Clermont-Ferrand, et vendues, dans sa boutique clermontoise et par correspondance, par le « Maître confiseur » Cruzilles. D’autant que cette entreprise de 80 salariés propose quelques spécialités de saison sorties de son laboratoire, comme les « confitures de Noël » au goût épicé, ou fabriquées à partir de ses produits par des pâtissiers et chocolatiers partenaires : bûches glacées aux fruits confits, tranches de citron ou d’orange confites enrobées de chocolat, panettone…
Abricots et thermalisme
« Tous nos produits sont naturels, sans conservateurs et travaillés en utilisant un savoir-faire séculaire que nous entretenons méticuleusement », prévient son PDG, Roland Gibert qui, bien qu’ayant repris l’entreprise il y a moins de 10 ans, est incollable sur l’histoire de celle-ci et, plus généralement, sur celle des pâtes de fruits clermontoises. « La première mention auvergnate de « confiture sèche », c’est-à-dire « pâte de fruit » se trouve en 1464, lorsque les consuls de Clermont en offrent six boîtes à Guillaume de Vayrié », affirme-t-il.
Il faudra attendre deux siècles pour entendre parler des fruits confits d’Auvergne. La confiserie s’y développe si bien, surtout autour de l’abricot, qu’au XVIIIe siècle, les fabricants de pâtes de fruits sont les plus grands exportateurs de la région, loin devant les deux autres activités industrielles de l’époque : tanneries et papeteries. Les arbres mêlés à la vigne qui couvre les coteaux de Clermont-Ferrand et de Riom produisent les fruits nécessaires.
Au XIXe siècle, la passion pour la « bonne nourriture », notamment sucrée, et la naissance du thermalisme, qui attire en Auvergne une clientèle internationale nombreuse et fortunée fréquentant les salons de thé des stations, font le succès de la confiserie clermontoise. Tant et si bien qu’en 1895 ce secteur compte 23 entreprises qui emploient, directement ou indirectement, plusieurs milliers de personnes.
Une stratégie de développement raisonnable
Aujourd’hui, les arbres fruitiers autour de Clermont-Ferrand ont disparu avec la vigne lorsque le phylloxera est arrivé suivi de l’urbanisation et Cruzilles est la seule à « perpétuer le savoir-faire des Maîtres confiseurs d’Auvergne ». Créée en 1880, en pleine période faste, elle a absorbé quelques consœurs pour devenir, aujourd’hui, une société dont le chiffre d’affaires (9 M€) est en croissance régulière et qui exporte dans 23 pays.
La croissance des exportations est l’un des axes de la « stratégie de développement raisonnable » mise en place, à partir de 2009, par Roland Gibert qui ajoute l’innovation permanente pour rénover l’image de marque des produits traditionnels et faciliter leur utilisation, la « consolidation du positionnement de Cruzilles » chez les artisans chocolatiers, confiseurs, pâtissiers et industriels pour lesquels elle élargit sa gamme (bûchettes cœur de fruit à enrober, lamelles confites etc.), le lancement de produits bio vendus sous la marque Père Louis.