Thierry Boddet, le fondateur (à droite) et une partie de l'équipe de Cavissima
Guillaume Bouvy
La plateforme de gestion de cave à vin en ligne, Cavissima, fondée en 2009 par Thierry Goddet, accélère de nouveau son développement après une inflexion de son chiffre d'affaires entre 2015 et 2017.
Au sortir d'une période de turbulences pour sa société, Thierry Goddet est aujourd'hui confiant. « 2014 a été notre meilleur exercice, expose-t-il. Alors que l'investissement dans le vin représentait pour nous 80 à 90 % de notre chiffre d'affaires, l'AMF (Autorité des Marchés Financiers, NDLR) nous a freinés, et nous avons eu un bad buzz à la suite d'un reportage d'Envoyé Spécial. Cela a fait chuter nos résultats. » Et de fait, l'entreprise est passée de 2,4 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2014 à 1,2 million pour 2016 et 2017. L'investissement dans le vin ne représentait alors plus que 30 % du chiffre d'affaires.
Agrément et nouvelle stratégie
La plateforme de gestion de cave à vin en ligne a obtenu en janvier l’agrément d’intermédiaire en bien divers par l’AMF. Cet agrément conforte la société dans son segment de marché en lui permettant de nouveau de démarcher et investir dans le vin, comme l’explique Thierry Goddet : « Nous avons créé de toutes pièces un business qui n’existait pas, et nous n’avons pas de concurrents. Les vins vendus sur notre place de marché sont uniquement des vins qui ont été sourcés et conservés par nos soins. Cela évite donc les risques. Nous avons un taux de satisfaction que peu d’entreprises de services ont : 9,6/10 d’avis vérifiés, contre 9,4 l’an dernier. Notre objectif est d’atteindre le 9,7/10 ».
Cinq embauches prévues
En 2016, le site web a fait peau neuve, tandis qu'une application mobile sera lancée à l’horizon 2020. Le chiffre d’affaires, qui était de 1,4 million d’euros en 2018, devrait ainsi bondir à environ 2,8 millions d'euros. Thierry Goddet envisage même 3 millions d'euros en misant sur l'essor des primeurs de Bordeaux.
Cavissima compte aujourd’hui 11 salariés (7 en 2015), et vise 5 embauches d’ici 2022, pour un chiffre d’affaires devant s’élever à 5,6 millions d’euros. Les recrutements concerneront des profils de développeurs web, spécialistes du digital et du marketing du vin et des spiritueux.
Le modèle économique n’a pas changé : les vendeurs sont taxés à 8,4 % en commission, les acheteurs ne paient que les frais de transport (1,50 € par bouteille). Pour la partie conservation, sous-traitée au port franc de Genève et à Beaune en Bourgogne, Cavissima demande 12 centimes par bouteille et par mois de conservation, auquel s’ajoute 0,2 % d’assurance.