Confrontée à une baisse de chiffre d'affaires de 25 % en quatre ans, l'industrie routière a tout de même pu compter sur quelques chantiers autoroutiers.
A.R.
En cette période préélectorale, la fédération des travaux publics monte à nouveau au créneau pour convaincre les candidats de la nécessité que la sphère publique (75 % des commandes) relance les investissements dans les infrastructures neuves et dans l’entretien du patrimoine existant.
« Les investissements des collectivités ont été divisés par cinq en quinze ans, fulmine Jean-Marc Cornut, président de la fédération régionale des TP. Nous avons perdu 25 % de chiffre d’affaires. Cela représente 30.000 emplois en moins dont environ 3.000 dans la région ». Et tout s’est accéléré ces dernières années. « Avec la crise, les investissements en TP ont été utilisés comme une variable d’ajustement », précise-t-il. Et de citer l’exemple de l’entretien routier dans les départements rhônalpins, passé de 573 millions d’euros en 2009 à 347 millions en 2016.
Nous cumulons les difficultés
Son collègue Pierre Montluq, président du syndicat professionnel régional de l’industrie routière, confirme que son secteur connaît une baisse de chiffre d'affaires « jamais vue » : - 25 % depuis quatre ans. « La baisse des dotations des collectivités n’avait pas été imaginée pour diminuer les investissements dans les TP mais nous en avons fait tout de même les frais ! » se désole-t-il. « Nous cumulons les difficultés car parallèlement, les prix sont historiquement bas ».
Conséquences : les salariés sur le départ ne sont pas remplacés, le matériel n’est pas renouvelé, des entreprises ont fermé.
Hervé Liotard, président de la section TP de la fédération du BTP Drôme Ardèche confirme lui aussi la noirceur du tableau en apportant deux bémols : les faibles taux d’intérêt qui ont permis de lancer certains projets et le cours du pétrole qui a été favorable aux entreprises.
Un très léger mieux attendu pour 2017
Raymond Midali, président des Canalisateurs du Sud-Est, se plaint quant à lui de la réforme des collectivités et des transferts de compétence qui a gelé de nombreux projets pendant deux ans, dans le domaine de l’eau.
Jean-Marc Cornut identifie cependant « une très légère reprise des commandes pour 2017 », variable selon les territoires et les secteurs.
Pour concrétiser le lobbying auprès des politiques, une manifestation est prévue le 23 février à Paris. Les candidats à la présidentielle sont invités et seront questionnés sur leurs intentions.
Le 5 avril, la FRTP organisera à Saint-Etienne, un débat citoyen qui permettra de faire remonter les « doléances » aux candidats.