Wood Stock Création est une histoire de bois, de recyclage et de créativité, et une marque dont la notoriété a largement dépassé le bassin d’Annecy, d’où l’aventure a commencé il y a presque dix ans.

Nathan Grout est tombé amoureux de la Haute-Savoie au terme de ses études parisiennes de design. Après avoir complété son cursus par une licence de marketing à l’ESC Chambéry, tâtonné pendant quelques années, puis créé un commerce de bières, piolets et crampons (véridique, ça s’appelait « Bière et montagne » ! ), il écrit avec son compère Christian Chanal la philosophie de ce qui sera leur aventure : l’esthétique au service de l’éthique ; le design au service de la matière et pas de la consommation. Concrètement, ils veulent donner une seconde vie à des chutes de bois issues de l’industrie, menuiseries et autres exploitations forestières, en les traitant, puis en les transformant en meubles et objets de décoration. Transformer un déchet en ressource… l’économie circulaire avant l’heure.

Une affaire qui décolle rapidement

Les fondateurs de Wood Stock vont affronter toutes les épreuves initiatiques de la création d’entreprise. Et quelques autres. Comme celle de devoir constituer une filière d’approvisionnement en bois de récupération ou déclassé. La persévérance leur permettra d’ouvrir les portes de quelques déchetteries annéciennes. Puis d’attirer l’attention de l’Ademe et même de Ségolène Royal, alors ministre de l’Environnement. Côté commerce, les affaires vont rapidement décoller grâce à un style, une signature portée par une matière et un esprit respectueux de l’environnement. Les créations de Wood Stock vont séduire quelques grands noms : Patagonia pour l’aménagement de son siège Europe, Picture ou Millet pour des magasins ou stands de salons professionnels… A tel point que les sollicitations et propositions affluent : comme celle de créer une antenne de Wood Stock Création sur la façade atlantique.

Un lieu d’échanges

Mais l’ambition de Nathan Grout, dont l’entreprise emploie dix personnes pour 500.000 euros de chiffre d’affaires en 2016 (rentabilité : 18.000 euros) n’est pas celle d’une croissance à tous crins. En 2015, elle a lancé, sur son site de Meythet, un espace de coworking de 400 m² baptisé Creative Recycling. Le lieu mutualise une matériauthèque, un showroom, des ateliers et des bureaux ouverts à des entreprises dont l’activité repose sur le respect de l’environnement ou l’économie sociale et solidaire. Parmi les locataires : une société de transformation de textiles techniques de récupération, une coopérative de passionnés de vélo, un designer pour accessoires en bois… Un espace de travail et de rencontres qui est aujourd’hui totalement occupé.

Cet article a été publié dans le numéro 2304 de Bref Eco.