Dans son usine de Chaponnay, la société Breyner fabrique des produits insecticides à base de géraniol. Son principal marché : la literie. Mais d'autres débouchés sont envisagés.

Le géraniol est une essence naturelle dotée d’une odeur florale. On peut s’en servir dans la parfumerie, l’agroalimentaire (agent de sapidité) ou comme… insecticide. C’est sur ce créneau que s’est positionnée la société Breyner, historiquement présente dans le traitement contre les acariens pour la literie. Elle utilise une version synthétique du géraniol qu’elle achète à des fournisseurs européens et qu’elle met en œuvre dans des formulations brevetées préparées dans son usine de Chaponnay.

Nous vendons nos produits à des applicateurs qui fournissent le tissu aux fabricants de literie

« Nous mettons l’accent sur la traçabilité de notre produit et sur son absence de neurotoxicité », explique Benoît Nys, qui a fondé Breyner il y a une vingtaine d’années. « Nous vendons la thématique à des distributeurs qui jouent le rôle de prescripteurs en demandant à leurs fournisseurs d’utiliser nos produits. En somme, nous vendons nos produits à des applicateurs qui fournissent le tissu aux fabricants de literie. Et comme nous vendons aussi l’étiquette de traçabilité aux fabricants, nous savons où se situent les consommateurs finaux. Nous constatons à ce titre que les Chinois sont intéressés pour leur marché intérieur. » Dans ce contexte, l'export représente les deux tiers du chiffre d'affaires de Breyner qui a atteint 4 millions d'euros en 2020.

Les produits concernés ? Les oreillers, les couettes, les matelas, les vêtements. « Nous voulons aller plus loin sur l’habillement et même l’ameublement », détaille Benoît Nys. Car les cibles ne sont pas seulement les acariens. Au fil du temps, des formules ont été développées contre les puces de lit, les moustiques… Les produits sont dorénavant tous connus sous le nom de Green First.

Elargissement de la clientèle

Breyner veut se développer également dans d’autres secteurs. La première phase consisterait à créer un produit à pulvériser pour assainir une pièce. « Nous souhaitons intervenir dans les hôtels, les Ehpad, les cinémas… » La société a aussi l’intention de développer des produits grand public : une gamme devrait être prête d’ici deux ans. L’entreprise propose déjà un spray et un additif de rinçage en vente sur Internet.

L’élargissement de cette offre pourrait générer 20 % de croissance par an, espère Benoît Nys qui travaille dorénavant avec trois de ses enfants. « Au-delà, nous entrevoyons un marché avec des produits « verts » dans le phytosanitaire. Mais il nous faudra alors des partenaires. »

Cet article a été publié dans le numéro 2480 de Bref Eco.