L'immeuble Park View, livré il y a quelques jours à Villeurbanne par DCB International, propose un étage dédié à de grands espaces de coworking. Un argument d'avenir pour convaincre les entreprises d'intégrer un bâtiment ?
DCB
Le cabinet lyonnais spécialisé en immobilier d’entreprise Brice Robert (réseau Arthur Loyd) fête cette année ses quarante ans. Un anniversaire dans un environnement bousculé mais dans lequel l’entreprise parvient à maintenir le cap. Avec tout de même quelques incertitudes.
Dans l’écosystème chahuté de l’immobilier d’entreprise, le cabinet Arthur Loyd, qui fête ses quarante ans, annonce maintenir l’ensemble de son équipe de trente personnes pour « préserver sa position de leader ». Ses parts de marché sont en effet intéressantes : 18 % en valeur et 25 % en nombre de transactions sur le marché des locaux d’activités. Une performance qui n’est pas étrangère à son activité de montage d’opérations réalisée en partenariat avec les promoteurs. Sur le marché des bureaux, Brice Robert revendique 19 % des parts de marché en valeur et 21 % en nombre de transactions.
Ce qui est important, c’est qu’il n’y ait pas pléthore d’offre
Cette année, ces deux marchés ont connu des évolutions bien différentes. Avec 261.795 m² placés sur les trois premiers trimestres, le marché des locaux d’activités (réalisé à 50 % dans l’Est lyonnais) ne subit pas de pression particulière et fait jeu égal avec l’année 2019. La fin 2020 pourrait être légèrement plus compliquée pour un atterrissage à 345.000 m² placés contre 368.000 en 2019.
Rien de significatif donc. « On ne sent pas la crise de la Covid » assure Jean-Pascal Denys, président de la société depuis 2018. « Ce qui est important, c’est qu’il n’y ait pas pléthore d’offre et c’est le cas puisque nous avons environ un an de stock. Nous sommes donc loin de la crise de 1992 où les prix s’étaient effondrés à cause d’une offre trop importante ».
L’histoire n’est pas la même sur le marché tertiaire. Par rapport à 2019, la demande placée a chuté de 50 % sur les trois premiers trimestres à 161.500 m² (-20 % par rapport à une moyenne sur dix ans). Faute de surfaces neuves en quantité, le marché du seconde main progresse. Les locations aussi sont en hausse (83 % contre 76 %), au regard des difficultés à obtenir des prêts et des besoins de trésorerie. Une seule transaction de plus de 10.000 m² a été enregistrée. Les experts de Brice Robert misent sur une année à 200.000 m² placés contre 442.000 m² en 2019 (année très exceptionnelle).
L'avenir du tertiaire lyonnais
C’est surtout pour les prochaines années que les spécialistes s’interrogent. Pour au moins deux raisons. Le premier questionnement est lié aux changements d’habitudes des entreprises, qui émergeaient depuis quelques années et qui ont été accélérées avec la Covid. La tendance est à la réduction des surfaces pour accompagner le nomadisme et le télétravail. Mais aussi à la flexibilité. A ce titre, les espaces de coworking, au départ utilisés par des indépendants ou des start-up, sont plébiscités par des entreprises qui ont temporairement besoin d’espace pour fonctionner en mode projet. « Il est aujourd’hui difficile pour les entreprises de s’engager sur neuf ans, fait remarquer par ailleurs Maryse Cadegros, directrice générale. Elles demandent des contrats plus flexibles, sans pénalité. Les investisseurs doivent s’adapter. »
Des bureaux en périphérie ?
Le deuxième questionnement est afférent à l’arrivée des élus écologistes à la Ville et à la Métropole et qui ont annoncé qu’un coup de frein serait mis sur les bureaux en centre-ville. Les dirigeants de Brice Robert estiment qu’il est compliqué de commercialiser des opérations en périphérie tout en reconnaissant que cette périphérie, de fait, se rapproche et qu’il faudra bien s’adapter. Mais de là à parler d’implanter du bureau Givors ou Rive-de-Gier ; il y a un pas qu’ils refusent de franchir, que l’on parle des utilisateurs comme des investisseurs.