Pamela Vanoye, directrice marketing et Ian Bard, directeur technique et commercial.
A.R.
Solarwatt France se redresse peu à peu de la dégringolade du marché des panneaux photovoltaïques intervenue en 2011. Filiale d’une entreprise allemande qui assemble ses propres panneaux, elle a réussi à stabiliser son activité et mise maintenant sur l’autoconsommation en proposant des systèmes de batterie.
Avec le boom du photovoltaïque en 2008 et 2009, Centrosolar avait connu une activité historiquement haute, atteignant 45 millions d’euros de chiffre d’affaires et 45 personnes. Le prix de rachat de l’électricité diminuant et le crédit d’impôt disparaissant à partir de 2011, la chute fut terrible. Rachetée en 2014 par l’allemand Solarwatt (société du milliardaire Stefan Qwandt qui a réalisé en 2018 un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros avec 380 personnes dans 8 pays), la société d’Ecully en devient alors la filiale française.
Solarwatt France a atteint son point d’activité le plus bas en 2017 avec 4,9 millions d’euros de chiffre d’affaires et douze personnes. Elle est remontée à 5,7 millions en 2018 et vise les 7 millions cette année. Pour cela, elle a poursuivi sa politique de qualité grâce à des panneaux dits bi-verre, plus solides, au rendement plus durable que les panneaux de technologie verre-film, et vendus 15 à 20 % plus cher. « Avec 70 % du marché bi-verre, nous sommes les leaders sur ce type de modules », se réjouit Pamela Vanoye, directrice marketing. Et la marge de progression est importante puisque le bi-verre représente 10 à 15 % du marché européen contre seulement 5 à 7 % en France.
L'essor de la batterie
La stratégie pour progresser repose également sur un nouveau produit : les appareils de stockage de l’énergie, issues d’une R & D maison. Alors que le prix de rachat de l’électricité est aujourd’hui très faible, c’est vers l'autoconsommation que les producteurs d'électricité verte se tournent aujourd’hui. Il s’agit concrètement d’emmagasiner l’énergie produite en journée et non consommée pour la restituer le soir. « En 2018, nous avons vendu 70 systèmes de batteries. En 2019, nous prévoyons 120 ventes mais nous devrions largement dépasser cet objectif », se félicite Ian Bard. Pour un particulier, une installation de 3 kWc coûtant 7 000 à 9.000 euros peut voir son prix doubler avec des batteries. Mais, en autoconsommation, l’effacement de la facture électrique passerait de 30 à 75 % grâce à la batterie.
Le troisième levier de croissance, plus anecdotique pour l'instant, réside dans des dispositifs permettant de gérer consommation et production via une interface Web, voire de commander des appareils en fonction de la production et des attentes de chacun.
Un levier d'avenir : les logements à énergie positive
Solarwatt, qui vend ses produits aux installateurs (la commercialisation du matériel connexe, onduleurs, fils… représente 30 % du CA) commence à s’adresser directement au consommateur final via les réseaux sociaux. « Les gens veulent consommer vert », note Pamela Vanoye. Surtout, la future réglementation thermique 2020 devrait dynamiser l’activité puisqu’elle tendra à imposer des logements à énergie positive, ce qui passe a priori par l’installation de modules photovoltaïques.