La Ville de Lyon a donc tranché. La Fête des Lumières 2015, qui devait se tenir du 5 au 8 décembre, est annulée. "En concertation avec le Préfet de la Région Rhône-Alpes et nos partenaires de la Fête des Lumières, particulièrement les membres fondateurs, nous avons donc convenu que la Fête des Lumières ne pouvait se dérouler sous sa forme habituelle, festive", a déclaré le maire de Lyon, Gérard Collomb. A la place, un hommage aux victimes sera organisé le 8 décembre. 200 000 lumignons seront distribués aux élèves des écoles et vendus aux Lyonnais notamment au profit de l'association des victimes du terrorisme.
La tour Incity et le « crayon » de la Part-Dieu seront néanmoins illuminés à travers des scénographies spécialement conçues pour l’occasion. De même, l’œuvre qui devait être projetée sur les quais de Saône et la colline de Fourvière sera maintenue. Les prénoms des victimes des attentats seront par ailleurs projetés sur les façades du quai.
Quant aux conséquences économiques d’une telle annulation, la Ville de Lyon assure en avoir "conscience […] notamment dans le domaine touristique", sans toutefois parvenir à les chiffrer. Les professionnels se disent quant à eux "abasourdis" par cette décision "lourde de conséquences". Pour l’établissement de Laurent Duc, président de l’Union des métiers et des industries de l'hôtellerie du Rhône (UMIH 69), celle-ci représente un manque à gagner de 20 000 € soit 15 % de son résultat. Elle pourrait même mettre certains hôtels du territoire "en grande difficulté de trésorerie".
Mais plus que les conséquences directes de cette annulation, ce que redoute le dirigeant, c’est l’impact à long terme sur le tourisme. Et de prédire : "Il s’agit de la première pierre d’une longue dégringolade du tourisme en France"…
S.D.