La salle blanche actuelle du Leti.
Pierre Jayet. CEA
Le 10 octobre 1967, le Leti, Laboratoire d’électronique et de technologies d’instrumentation, puis de l’information démarre. Il signera cette année là un transfert de technologie avec Looked. Le partenariat avec les industriels devient ainsi l’un des marqueurs clés de la structure grenobloise.
Sous la houlette de son premier directeur, l'emblématique Michel Cordelle, le Leti a commencé, il y a désormais 50 ans, une écriture à plusieurs mains. Ce grand roman scientifique aura deux grands piliers : d’un côté les chercheurs ; de l’autre, les industriels et les créateurs d’entreprises.
Reconnu pour ses grands paris de technologiques réussis comme les circuits intégrés MOS, les imageurs infrarouges, le SOI, les modules d’interconnexions optiques haut débit, etc., le laboratoire aux 315 millions d’euros de budget a une incroyable capacité à comprendre les usages futurs, à anticiper les bons outils, à générer des structures d'application et de développements commerciaux.
Une machine à start-up
Avec ses 1.900 collaborateurs (1.300 d’entre eux sont sous statut CEA), le Leti, dirigé depuis 2014 par la première femme de son histoire, Marie-Noëlle Semeria, se finance en quasi-totalité au travers de contrats bilatéraux avec les industriels et de contrats financés sur les grands projets européens.
Après les transferts technologiques historiques, Soitec pour le SOI et Sofradir pour l’infrarouge, le mouvement n’a pas cessé et s’est souvent accompagné de la création de start-up. Tronics pour les Mems, Silmag dans l’écriture magnétique planaires, Kalray pour la conception de processeurs parallèles, Fluoptics dans l’imagerie de fluorescence... En moyenne, six start-up émergent chaque année des cerveaux du Leti.
Toujours proposer un avantage concurrentiel
Mais comme le souligne Marie-Noëlle Semeria, «ce sont les grands groupes qui permettent l’assise durable des développements technologiques ». C’est pour cela que la structure signe des partenariats de recherche avec les intervenants mondiaux comme Intel, Qualcomm, Applied Materials, Panasonic ou Murata. En 2016, le CEA-Leti rejoint même l’écosystème FDXcelerator de l’équipementier Globalfoundries pour exploiter la technologie FD-SOI de circuit de transistors à 22 nanomètres.
L’enjeu principal pour l’avenir est de « maintenir et adapter sans cesse les capacités de fabrication et les expertises » dans un but : proposer des technologies qui confèrent « un avantage concurrentiel » à ses partenaires industriels.