Alain Pontille, entré en 1984 chez MDP : « Maxon nous a apporté une capacité d’investissement. »
En croissance dans tous ses secteurs d'activité, le spécialiste en mécatronique MDP Maxon va déménager en 2020 de Neyron à Beynost pour intégrer un bâtiment beaucoup plus grand qui lui permettra d'accueillir notamment la chaîne fabrication d'un « moteur intelligent » de dernière génération en provenance de la maison mère suisse.
Créée en 1982, la société MDP a longtemps été un distributeur du fabricant de moteurs électriques suisse Maxon, avant d’être rachetée par ce dernier en 2014. Dès lors, MDP est devenue l’un des huit sites de production du groupe, travaillant essentiellement à de l’assemblage, de l’aide à la commande et de la conception d’architecture de solutions. Le métier s’est complexifié : les moteurs ont été miniaturisés et rendus « intelligents » par l’adjonction d’électronique d’asservissement et de logiciels de pilotage. On parle désormais de mécatronique.
Pour MDP Maxon, qui se positionne en sous-traitant de rang 1, 2 ou 3, la croissance s’annonce dans tous les secteurs d’activité. Parmi les métiers historiques, citons le médical. Les développements se situent dans les implants actifs à l’intérieur du corps, la robotique chirurgicale, les robots d’analyse pour les médecins, les prothèses. Du côté de l’industrie, MDP Maxon s’oriente sur les robots logistiques et bientôt les exosquelettes pour lesquels l’entreprise va proposer des articulations motorisées complètes. Sur des marchés plus récents, citons l’aéronautique avec les actionneurs à distance. Ou encore le spatial. Maxon travaille dans les satellites et va fournir les moteurs du futur hélicoptère martien de la Nasa ! « Nous abordons également le marché de l’e-mobilité, explique Alain Pointille, directeur général de MDP Maxon. Nous avons par exemple développé un système pour électrifier les vélos standards. »
Un investissement de 10 millions d'euros à Beynost
MDP dispose d’une offre de composants et de solutions adaptables ainsi que d’une activité d’ingénierie système pour les demandes sur-mesure. « Tout ceci explose littéralement, se félicite Alain Pontille, notamment à la faveur d’un retour de la production en France. » Conséquence : l’entreprise, qui réalise cette année 21,5 millions d'euros de chiffre d'affaires (53 personnes), prévoit de doubler son activité dans les dix ans. Les recrutements sont permanents tandis que s’annonce un investissement majeur. Dans un an, l’entreprise intégrera un nouveau bâtiment de 4.200 m² à Beynost (2.500 m² actuellement) nécessitant d’investir dix millions d’euros. Une ligne de production de « moteurs intelligents » dernière génération, actuellement implantée en Suisse, y sera installée.
Cet article a été publié dans le numéro 2393 de Bref Eco.