Une délégation de salariés de GE de Villeurbanne et de Saint-Priest en grève s'est rendue à Paris : 285 emplois seraient concernés par les licenciements sur les 455 que comptent les sites lyonnais, et sur les 634 prévus en France par GE.
Opposés au projet de restructuration de General Electric pour ses activités Grid Solutions, les salariés de Villeurbanne et de Saint-Priest poursuivent leur grève reconductible entamée le lundi 23 novembre.
Ils étaient environ 70 à « monter à Paris » en délégation mardi dernier. Direction le ministère de l’Économie et des Finances où une délégation de six élus (CGT/CFDT/CGC) a été reçue par François Rosenfield, directeur de cabinet adjoint et un conseiller de la ministre déléguée chargée de l'Industrie, puis par la ministre en personne, Agnès Pannier-Runacher. « Tous ont pris connaissance de nos propositions alternatives et reconnu le sérieux de notre travail », indique Nadir Benat au nom de l'intersyndicale. « Ils se sont engagés à téléphoner rapidement à la direction pour qu’elle reprenne les discussions sur les solutions industrielles et sur la sauvegarde de l’emploi pour la région lyonnaise. »
Puis le groupe de salariés a gagné l'Assemblée nationale. Bruno Bonnell, député LREM de Villeurbanne, a posé une question officielle dans l’hémicycle à Bruno Le Maire. Une autre question sera posée mardi prochain par François Ruffin, député LFI.
Dans le cas de Saint-Priest et de Villeurbanne sur les réseaux électriques, j'estime que GE peut et doit améliorer son plan social
Si Bruno Le Maire a rappelé que les activités du groupe américain « rencontrent des difficultés » et indiqué que le gouvernement voulait « soutenir l'entreprise et permettre le meilleur reclassement possible des salariés », il a souligné que l'État entend demander à GE d'améliorer ses plans. « Dans le cas de Saint-Priest et de Villeurbanne sur les réseaux électriques, j'estime que GE peut et doit améliorer son plan social, sur le nombre d'emplois qui sont concernés et qui pourraient être supprimés » et « sur la qualité du plan social », a-t-il déclaré.
Situation bloquée à Villeurbanne
Au niveau local, la direction de GE Grid Solutions a conditionné la reprise des discussions à l'arrêt du mouvement social en cours. « Nous avions proposé aux élus et aux organisations syndicales représentatives de poursuivre les discussions les 3 et 11 décembre, sous réserve d’un retour à un dialogue social apaisé et à un déblocage du site de Villeurbanne. La situation sociale du site n’ayant pas évolué favorablement (...) les deux réunions ne pourront, dans ces circonstances, se tenir » indique la direction locale.
Indépendance énergétique
Les salariés attendent quant à eux « la reprise des discussions sur les alternatives et ne reprendront le travail qu’après des engagements forts sur l’emploi et le maintien des compétences (...). Notre combat est celui des travailleurs pour la sauvegarde des emplois en France mais aussi pour notre indépendance énergétique », insistent les syndicats.
Pour rappel, les activités Énergie d'Alstom ont été cédées en juin 2014 par l'État français à General Electric contre une promesse de créer mille emplois. Or, en 2016, le géant américain annonçait un vaste plan de suppressions d'emplois qui concernerait 6 500 postes en Europe au sein des anciennes activités énergie d'Alstom. À l'époque, GE évoquait 765 suppressions sur les sites français. Un chiffre qui, depuis, a passé la barre du millier.