L'IoT génère des changements de modèle économique. Dorénavant, les entreprises proposent davantage un service qu'un produit.
Le Sido ouvre ses portes aujourd'hui à Lyon pour deux jours. Et la dernière étude Gartner fait état d’une augmentation du nombre d’objets connectés de 31 % en 2017. Il y aurait ainsi plus d’objets connectés que d’humains : 8,4 milliards exactement !
Et ce n’est qu’un début. Ils devraient être entre 20 et 50 milliards d’ici 2020. Une tendance corroborée par le cabinet PAC selon laquelle 72 % des entreprises industrielles européennes déclarent que d’ici 2020, elles auront augmenté leurs investissements dans l’IoT (Internet of things, ou Internet des objets).
Alors certes les objets connectés sont des objets. Mais voilà que l’intelligence artificielle s’en mêle. La combinaison de ces technologies apporte-t-elle une vraie valeur ajoutée ? Quels secteurs peuvent en bénéficier ? En parcourant les allées du SIdO (showroom de l’intelligence des objets), dont la 4e édition se déroule les 4 et 5 avril à la Cité internationale de Lyon, le visiteur pourra obtenir quelques éléments de réponse.
Quand l'IoT génère un changement de business model
Parmi les exposants, Adrien Desportes, fondateur de la société lyonnaise Rtone qui aide les entreprises à concevoir des objets connectés, est un guide de choix dans cette forêt technologique. Selon lui, on distingue deux types d’IoT industriels. Dans l’industrie 4.0, il s’agit d’optimiser des flux de production et d’obtenir de nouvelles données grâce des capteurs : « Nous avons par exemple ajouté des éléments sur les imprimantes industrielles de Markem-Imaje (Bourg-lès-Valence/Drôme). Cette entreprise dispose d’une centaine d’ingénieurs SAV qui doivent parcourir le monde pour dépanner les clients. Grâce aux capteurs, ces opérations peuvent désormais se faire à distance : on évite un déplacement et surtout le blocage d’une production. L’IoT crée ici une vraie valeur ajoutée. Mais surtout, les modèles économiques s’en trouvent changés. Les entreprises ne vendent plus une imprimante mais une impression c’est-à-dire qu’elles proposent un service au lieu d’un produit », indique l’expert.
L’énergie en première ligne
Mais l’IoT peut aussi intégrer une chaîne industrielle, notamment dans l’énergie. Et Adrien Desportes de citer la box fabriquée pour l’entreprise Energy Pool (Le-Bourget-du-Lac/Savoie) qui permet un délestage énergétique lorsque la demande en électricité est trop forte. Installés dans les usines, ces boîtiers reçoivent des ordres émis depuis un algorithme dans le Cloud d’après des données de RTE et de l’usine.
« Dans le même esprit, nous fabriquons du matériel pour Lacroix Sogexi qui contrôle l’éclairage public de plusieurs milliers de villes. » Quant à l’intelligence artificielle (IA), elle s’impose pour traiter le flot de données issues des capteurs lorsqu’il n’est pas possible de tout analyser via des algorithmes prédictifs.
Pour des applications parfois simples : permettre à une caméra de compter des personnes par exemple, ou des situations plus complexes comme dans le cas du réveil-matin intelligent de la société lyonnaise Holi qui ajuste l’heure du réveil à de nombreux paramètres (trafic, météo, etc.).
Et l’avenir ? « La médecine » répond Adrien Desportes. « J’ai une demande par semaine d’un industriel, notamment dans l’observance à distance ! »
Cet article a été publié dans le numéro 2324 de Bref Eco.