Lors d’une conférence sur les nouvelles énergies organisée par le Medef le 6 février dernier à l’Université Catholique de Lyon, Valérie Bouillon-Delporte, directrice Initiative Hydrogène chez Michelin, a expliqué pourquoi le géant du pneumatique s’intéresse désormais aux énergies renouvelables.
En fait, « ça fait vingt ans que nous travaillons sur l’hydrogène et la pile à hydrogène », dans la discrétion qui caractérise le groupe auvergnat. « Aujourd’hui, 23 % des émissions de CO2 proviennent du transport. Et 95 % de l’énergie utilisée pour les transports est encore de l’énergie fossile. Imaginez-vous qu’à horizon 2050, il faut baisser de 95 % les émissions de CO2 dans le transport. Il va donc falloir passer à une électrification massive du transport. Celle-ci va se faire à travers deux technologies : la batterie et l’hydrogène. »
S’appuyer sur les start-up
Et Valérie Bouillon-Delporte de poursuivre : « Nous nous sommes dit que le meilleur moyen d’avancer, c’était de nous remettre en question et de travailler avec des start-up. C’est ainsi qu’en 2014, Michelin a fait le choix d’investir dans la société grenobloise Symbio FCell (1) dont l’objectif est de commercialiser des véhicules utilitaires « zéro émission » en utilisant une technologie hydrogène, laquelle nous apparaît comme majeure pour la mobilité durable de demain ».
Demain, l’hydrogène
La directrice a achevé son intervention en insistant sur les compétences régionales en matière d’hydrogène. « Auvergne-Rhône-Alpes a toutes les qualités et les compétences pour être un acteur de première classe mondiale dans ce domaine ; elle est le berceau de nombreux acteurs en hydrogène : CEA, start-up, grandes entreprises (constructeurs de bus, automobile, composants…), etc. »
Selon elle, ne reste plus alors aux politiques qu’à stimuler l’utilisation de cette énergie en incitant les professionnels à s’équiper en véhicules hydrogène, en développant les infrastructures nécessaires et en intégrant les autobus hydrogène dans les choix de transports urbains.
(1) Michelin en détient aujourd’hui 33 % du capital, Engie 20 %.