Un parc photovoltaïque de CNR, en Vallée du Rhône.
DD
En créant sa filiale Solarhona, CNR entend convaincre les collectivités, les entreprises et les agriculteurs de la Vallée du Rhône d’investir avec elle dans des parcs photovoltaïques. Le groupe énergétique a récemment présenté sa première opération de ce type, avec le logisticien drômois Skipper.
Les objectifs annoncés lors de la présentation récente de Solarhona sont ambitieux. Cette nouvelle filiale entend multiplier par sept la puissance installée et gérée à ce jour par CNR dans la Vallée du Rhône (49 parcs photovoltaïques), créer 600 emplois directs et indirects et atteindre 1.000 MWc de puissance solaire installée. Les futurs parcs photovoltaïques seront de taille petite ou moyenne, installés en toiture de bâtiments industriels, administratifs ou agricoles supérieurs à 1.000 m2, sur des plans d’eau ou au sol sur des sites déjà artificialisés, dégradés ou excluant d’autres usages (ombrières de parking, friches industrielles, terrains inondables…). L’investissement global est évalué à un milliard d’euros.
Solarhona, qui emploie à ce jour vingt salariés et dispose de deux agences, à Lyon et Montpellier, devrait doubler ses effectifs d’ici la fin de l’année.
Cadre législatif favorable au photovoltaïque
Les acteurs que Solarhona va solliciter sont situés sur le territoire couvert par les 47 communautés de communes actionnaires de CNR et installées le long des 512 kilomètres entre la frontière suisse et l’embouchure méditerranéenne du Rhône. La nouvelle société s’appuie sur un cadre législatif favorable : la loi « Climat et résilience » du 22 août 2021 est censée accélérer le mouvement côté photovoltaïque : son article 101 prévoit l’installation obligatoire de panneaux solaires ou de toits végétalisés lors de la construction ou de l’extension de bâtiments d’activités de plus de 500 m2, ou de bureaux de plus de 1.000 m2. Au 1er juillet 2023, l’obligation sera étendue aux parkings extérieurs de plus de 1.000 m2.
Un modèle économique partenarial
Le modèle économique que propose Solarhona est partenarial. Ainsi, pour chaque projet sera créée une société de construction et d’exploitation gérée par Solarhona, dans laquelle collectivités, entreprises ou agriculteurs concernés seront invités au capital (jusqu’à 40 %) ainsi qu’à la gouvernance, dans des projets de long terme. De même, Solarhona reversera un revenu au propriétaire du site. La filiale de CNR précise même que le financement d’un projet peut s’articuler avec un financement de type participatif impliquant les citoyens. Quoi qu’il en soit, chacun des projets fera l’objet de négociation sur ces différents points. Parmi les premiers recensés - 80 seraient déjà engagés à ce jour-, celui de la société logistique Skipper (Drôme) est bien avancé : il concernerait 8.500 m2 de toiture et 1.500 m2 d’ombrières sur l’une de ses plateformes.