Daniel Karyotis, directeur général de la Banque Populaire Auvergne Rhône-Alpes
BPAURA
En 2016, trois caisses régionales de la Banque Populaire (Loire & Lyonnais, Alpes, Massif Central) annonçaient leur fusion. Fin 2017, l’opération était réalisée. L’exercice 2018 a donc représenté le premier véritable exercice de la nouvelle Banque Populaire Auvergne Rhône-Alpes (BP Aura)... désormais en ordre de marche.
Si, comme toute opération de rapprochement, la création de BP Aura a généré une importante réorganisation, son directeur général Daniel Karyotis estime aujourd’hui que « tous les indicateurs sont dans le vert ». La Banque Populaire Auvergne Rhône-Alpes, qui couvre 15 départements (les 12 de la région administrative + les Hautes-Alpes, les Alpes de Haute-Provence et la Corrèze), annonce un PNB (produit net bancaire : le chiffre d’affaires de la banque) à 698 millions d’euros (+ 1 %), un résultat brut d’exploitation à 224 millions d’euros (+ 6 %) et un résultat net à 125,5 millions d’euros (+ 14 %). Ses encours de crédit ont atteint 26,2 milliards d’euros, en hausse de 4 %.
Réorganisation et rationalisation
Globalement, la fusion a généré, comme prévu, un tassement des effectifs globaux qui sont passés de 3.840 (avant fusion) à 3.600 collaborateurs, sans départ contraint. Parallèlement, les recrutements se poursuivent. En 2018, ce sont 200 personnes qui ont été recrutées en CDI, la plupart (150) sur des postes commerciaux. Et le rythme devrait se poursuivre cette année. La présence géographique de la banque coopérative va être légèrement modifiée. 39 agences, sur les 330 en place en septembre 2018, seront fermées d’ici fin 2019.
Mais, à la BP Aura, on refuse de parler de mesures de rigueur : « Fermer une agence, ce n’est pas faire des économies, ce serait une erreur de le penser. Il faut plutôt parler de rationalisation et de réorganisation de notre réseau : nous raisonnons désormais en entités commerciales, au nombre de 135, qui pourront coiffer plusieurs agences, en comptant au moins un directeur et deux conseillers. Et n’oublions pas que, parallèlement, nous investissons 40 millions d’euros dans notre réseau en un peu plus d’un an ! », explique Daniel Karyotis. La BP Aura (Groupe BPCE) sert 1 million de clients dont 337.000 sont sociétaires.
Entreprises et immobilier
Les 5,3 milliards d’euros de crédits accordés en 2018 par la BP Aura se répartissent à 54 % aux particuliers (habitat, consommation) et 46 % aux artisans, professionnels et entreprises de toutes tailles, des start-up aux ETI. La clientèle entreprises est un segment en croissance soutenue (+ 6 %) : « Notre nouvelle taille nous permet d’accompagner des opérations plus importantes ». En 2018, la BP Aura a ainsi conquis 350 nouveaux clients de plus de 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires. En capital-développement, elle a investi 10 millions d’euros à travers ses structures Garibaldi et Expansinvest. Elle est ainsi entrée l’an dernier, par exemple, au capital du parc de loisirs Vulcania (à hauteur de 1,75 % environ).
Enfin, la BP Aura a créé récemment un véhicule de financement d’opérations immobilières, la Financière Immobilière Deruelle. Dotée de 5 millions d’euros de capital, elle est intervenue à ce jour dans trois opérations auprès de promoteurs. Une autre manière de jouer son rôle revendiqué d’acteur de l’économie locale... que la banque coopérative entretient également à travers beaucoup d’autres partenariats, comme celui avec EMLyon, avec l’Institut Lumière ou encore, plus récemment, celui signé avec la chaire Energy for Society de Grenoble EM.