Les Business Angels de Grenobe affichent une fois de plus un bilan élogieux. Une passion pour l’entreprise qui dynamise tout l’écosystème local.
Ce mercredi 23 avril, l’amphithéâtre de la Chambre de commerce de Grenoble était plein comme un œuf. Plus de 200 personnes assistaient au bilan annuel de l’association de business angels présidée par Jean-Louis Brunet. Signe d’une vigueur qui fait de Grenoble Angels (tout comme d’ailleurs de son homologue savoyarde) un cas particulier dans la France des investisseurs individuels de proximité : avec près de 160 membres, elle se situe au quatrième rang national* !
En 2013, l’association a reçu pas moins de 294 dossiers d’entreprises à la recherche de fonds ; elle en a finalement retenu treize dans lesquels a été engagé 1,7 million d’euros par certains de ses membres. Des apports en fonds propres qui en appellent d’autres, souligne Jean-Louis Brunet, à travers un effet de levier non négligeable : ces engagements financiers auraient déclenché 4,6 millions d’euros d’investissements de la part d’institutionnels rassurés par la présence de Grenoble Angels auprès des entreprises concernées. Depuis sa création en 2005, ses membres ont ainsi contribué au développement de 83 entreprises employant aujourd’hui 2 700 personnes. Pas neutre, dans l’écosystème local ! D’autant qu’ils interviennent quand aucun autre financier ne prend d’initiative. “Nous agissons au moment de l’amorçage, c’est-à-dire très tôt après la création de l’entreprise”, explique Jean-Louis Brunet. En clair, au stade où le risque est le plus élevé chez des start-up qui n’ont encore rien prouvé, commercialement s’entend. “C’est la passion de l’entreprise qui pousse les business angels à engager leurs propres deniers”… même si les avantages fiscaux ne sont pas négligeables (50 % des apports viennent en exonération de l’ISF).
Qui sont donc ces bienfaiteurs de l’économie que l’Etat n’hésite plus à brosser dans le sens du poil ? Des chefs d’entreprises bien sûr, et pas toujours avec des cheveux blancs, comme tient à le souligner Jean-Louis Brunet (par ailleurs président de France Angels). “Certains d’entre eux sont de jeunes gens qui, à 30 ou 35 ans, ont déjà réussi et sont prêts à suivre d’autres aventures. Beaucoup de nos membres sont - ou ont été - cadres supérieurs et dirigeants dans de grands groupes (HP, Caterpillar, STMicroelectronics…). Ils apportent leur expérience internationale, leurs conseils”. Et leur carnet d’adresses !
Dans cette ville à taille humaine où tout le monde se connaît, Grenoble Angels a su se rapprocher des grands acteurs locaux de l’économie, de la formation et de la recherche (CEA, Groupe INP, Universités, Grenoble EM, CCI, Minatec, pôles de compétitivité…), y compris des collectivités. Le nouveau maire écologiste Eric Piolle avait d’ailleurs tenu à être présent à cette soirée annuelle. Après une prise de parole cordiale, sinon enthousiaste, il est reparti, veste fripée et casque de vélo à la main, sous le regard curieux des dirigeants d’entreprises. Sur scène, ceux de Movea, Pertilience, Made In Design, Starzik, Mobisystem, Bonitasoft et Wingit, stars parmi les jeunes pousses locales, ont alors pu poursuivre leurs analyses sur l’attractivité grenobloise.
Didier Durand
@didierldurand
* …derrière Savoie Angels (170 membres), avec laquelle elle entretient des liens très étroits, et deux associations de la région parisienne. Grenoble Angels passe en 3ème position si l’on se réfère aux sommes investies.
Photo : ©Gaëlle Brunet. Jean-Louis Brunet, président de Grenoble Angels.
Bref Rhône-Alpes n° 2159 du 30/04/2014
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