Les cousins Jérémy Poret et Brice Aloth dirigent BCI. Ils ont aussi fait le Paris-Dakar cette année, ensemble.
Philippe Barbosa
Dans son tout nouveau siège de Beynost, la société BCI, spécialisée dans l'isolation, n'en finit plus de grandir. S'adaptant à la géométrie variable des crédits d'impôts pour les particuliers, elle lance de nouvelles activités pour stabiliser ses acquis et poursuivre sa croissance.
Ça va très vite chez BCI ! Il y a sept ans, Brice Aloth rentrait comme commercial dans la société familiale « La boutique du Menuisier ». Son cousin Jérémy Poret, après ses quinze titres de champion du monde de jet-ski, arrivait comme poseur de fenêtres. Deux ans plus tard, ils reprenaient à deux les rênes d’une récente activité encore peu développée : l’isolation des combles, sous la marque BCI. En 2017, cette entité réalisait 150.000 euros de chiffre d’affaires. Cette année, ce sera… 20 millions d’euros.
Ce boom a eu lieu lorsque de nombreuses sociétés, nées pour profiter de la manne des crédits d’impôt, ont fermé leurs portes suite à des contrôles. Pour assurer sa montée en puissance, BCI a massivement recruté (180 personnes aujourd'hui) et ouvert des agences. Mais elle a aussi racheté une société de plomberie chauffage pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Une bonne idée car aujourd’hui, avec les nouvelles règles en matière de crédit d’impôt et de certificat d’économie d’énergie, BCI doit se transformer. « Nous devons accélérer sur notre métier d’isolation par l’extérieur et de rénovation globale », confie Brice Aloth.
Générer de la trésorerie
Qui dit travaux globaux dit factures plus élevées, certes, mais aussi trésorerie à prévoir, afin de facturer au client le seul reste à charge. « Sur un chantier total de 60.000 euros, nous devons avancer 30.000 euros pendant six mois ! » Pour se ménager un ballon d’oxygène et générer du cash, BCI vient de créer une activité de maintenance de chaudières et climatiseurs. La société rachetée il y a quelques mois offre un réservoir de 1.000 installations déjà réalisées, qui grossit de 50 à 70 unités par mois. Puis il s’agira de proposer ce service à tous les propriétaires de chaudière. « Nous espérons atteindre rapidement 1 à 2 millions d’euros de chiffre d’affaires »
En parallèle, les associés développent une offre plus consistante en climatisation car la demande augmente. Cette activité devrait générer 6 à 7 millions d’euros de chiffre d’affaires dans les deux ans. Sans compter l’apport d’une prochaine croissance externe dans le chauffage à granules. Au final, BCI vise les 30 millions d’euros d’activité en 2023‑2024, soit deux fois plus qu’en 2020-2021 !
Cet article a été publié dans le numéro 2488 de Bref Eco.