90 % des hôtels avaient fermé leurs portes durant le premier confinement. Ce pourrait être 50 % pour cette deuxième vague.
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Selon l'Umih, le deuxième confinement va conduire à la fermeture d’un hôtel sur deux à Lyon comme dans le pays. Sans parler de l'annulation de la Fête des Lumières qui, cumulée à celle d'autres événements professionnels, continue de fragiliser le secteur.
Durant le premier confinement, et bien que la fermeture administrative n’ait été imposée que dans un faible nombre de départements, 90 % des hôtels avaient fermé leurs portes pour des raisons d’exploitation. « Cette fois-ci, compte tenu des mesures prises, on peut considérer qu’un sur deux fermera ses portes en novembre », estime Laurent Duc, président de la branche hôtelière à l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (Umih). Mais ce ratio en cache en fait d’autres sur les différents métiers de l’hôtellerie. « On peut considérer à ce jour que la branche a perdu, depuis le mois de mars, 30 % de son chiffre d’affaires dans le domaine du tourisme et des déplacements professionnels, 50 % de son chiffre d’affaires dans le domaine des séminaires et quasiment 100 % dans celui des salons » ajoute Laurent Duc. Quant au secteur des bars-restaurants traditionnels, la crise sanitaire accentue et accélère encore sa lente décroissance structurelle.
La Fête des Lumières : plus de 8 % du chiffre d'affaires annuel des restaurateurs
« Il est convenu que, pour les restaurateurs lyonnais, la Fête des Lumières représente sur ce week-end prolongé plus de 8 % du chiffre d'affaires annuel », une activité qui, comme pour l'année 2015 où la Fête des Lumières avait été aussi supprimée suite aux attentats, ne sera pas récupérable. « Et, pour l'hôtellerie, compte tenu de l'effet prix, nous enregistrons sur cette période trois fois le chiffre d'affaires habituel », poursuit le président de l'Umih du Rhône. On peut donc considérer que les 14.000 chambres du parc lyonnais (105 hôtels à Lyon et 180 dans la Métropole) seront quasiment vides au lieu d'un taux d'occupation supérieur à 90 %.
Les loyers correspondent à 20 % du chiffre d'affaires
Si les mesures gouvernementales, notamment celles concernant le chômage partiel des employés, ont plutôt été bien accueillies par les professionnels, ce sont les charges fixes qui aujourd’hui pèsent sur les exploitations : « les loyers représentent autour de 20 % du chiffre d’affaires. Comment faire pour les payer lorsque l’hôtel est fermé ? », s’interroge Laurent Duc. Une pression sur la trésorerie qui pourrait s’avérer dramatique au premier trimestre de l’année prochaine.
Enfin, se pose la question de l'évolution des comportements : va-t-on vers une généralisation des visioconférences ? « Les hôteliers doivent investir sur des équipements qui vont leur coûter cher, pour des réunions en petits comités et de courte durée qui ne remplaceront pas les séjours de plusieurs nuitées », redoute Laurent Duc