Les 420 vaches du groupement Plan Pichu produisent 550 000 litres de lait pendant l’été.
OTGP
A La Plagne, les onze propriétaires du groupement pastoral de Plan Pichu ont investi 1 million d'euros pour transformer le petit-lait en énergie. Un outil pérenne pour les trente prochaines années.
Le groupement pastoral de Plan Pichu, en Tarentaise, transforme le lactosérum issu de la production de beaufort en méthane. Après une première saison d’essais en 2022, le procédé apportera une quasi-autonomie pour la chauffe de l’eau et du lait à partir de cet été. Cette première dans un alpage a nécessité l’achat d’une chaudière biogaz et de cuves équipées d’une double paroi afin que l’eau chaude puisse prendre place, sur le principe d’un bain-marie.
Au total, 8 000 litres d’eau chaude sont chauffés quotidiennement, avec une température qui peut être ajustée de +10 à 90 °C, selon les besoins. Ils sont utilisés pour chauffer le lait et fabriquer le beaufort, laver le matériel (notamment les remorques avec boules à lait, les cuves ...) et fournir l’eau chaude sanitaire.
55 tonnes de beaufort produites chaque été
Le groupement pastoral de plan Pichu est détenu par onze propriétaires basés à Granier, Valezan et les Chapelles. Il emploie huit bergers, deux fromagers et un intendant pour trois troupeaux totalisant 430 vaches. Entre mi-juin et fin septembre, 55 tonnes de beaufort sont produites sur place.
Depuis 15 ans, le groupement éliminait le petit-lait par lombricompostage. Une alternative à cette technique qui devenait obsolète et manquait d’efficacité devait être trouvée. Quant à l’acheminement du lactosérum jusqu’à l’usine de Savoie Lactée dans le bassin d’Albertville, il présentait l’inconvénient d’être compliqué (pour être transporté, le petit-lait aurait dû être rafraîchi au préalable) et d’afficher un mauvais bilan carbone. Dans ce contexte, la transformation du petit-lait en biogaz est apparue comme la solution clé.
Concrètement, le petit-lait est progressivement versé dans une poche plastique et se transforme au contact de bactéries anaérobies. Le gaz ainsi produit est ensuite brûlé en continu dans une chaudière afin de produire de l’eau chaude.